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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 20:49

 

Un discours adapté

 

C’est Jean-Louis BORLOO qui a réactualisé le « discours réversible », qui avait disparu depuis le début de la 5e République, avec cette fameuse bipolarisation qui a causé tant de tort aux petits partis.

 

C’est un discours qui a pour caractéristique de n’aborder que des thèmes sur lesquels tout le monde est d’accord, il doit être flou et flatteur pour tous, adaptable à tous les types de situations, truffé d’exemples d’une évidence criante auxquels on ne peut que souscrire.

 

Ce discours ne doit jamais insulter l’avenir, il doit être le consensus même, il doit  permettre tous les ralliements, tous les retournements, toutes les voltes faces,  c’est ce qui fait son succès et c’est ce qui donne au ralliement toute sa « crédibilité ».

 

Un parti ou un mouvement

 

Il existe des ralliements en solitaire, parmi les plus récents, KOUCHNER, BESSON,  ALLEGRE. Les résultats sont contrastés et ils n’ont pas très bonne presse. Ce sont les plus difficiles et c’est toujours un suicide politique.

 

Les meilleurs ralliements se font à travers un parti. Il n’est pas nécessaire qu’il regroupe beaucoup de monde, quelques dizaines de militants- amis suffisent. L’idéal est que ces micro- partis puissent se regrouper au sein d’un mouvement ayant à sa tête un leader charismatique. Jean-Louis BORLOO a ainsi créé à cette fin, dans l’été, dès sa sortie du gouvernement, un tel  mouvement qui regroupe des partis qui ont vocation à rejoindre les partis de gouvernement, lorsque le temps sera venu. Il l’a justement appelé l’ALLIANCE. Le ralliement au vainqueur est  son seul objet.   

 

Un timing scrupuleux

 

Il y a ensuite l’acte de ralliement lui-même. Le ralliement est un acte que l’on doit effectuer avec d’infinies précautions. Il ne doit être ni trop hâtif ni trop tardif et c’est là que se trouve toute la difficulté. Un HOLLANDE à 27, 5% c’est tout de même tentant, mais on ne répètera jamais assez qu’en janvier rien n’est joué.

 

Vous n’avez d’ailleurs peut-être pas remarqué, mais nombre des partis de l’ALLIANCE genre Radicaux, Nouvelle Gauche, Gauche Moderne, Centre modéré… vont réunir leurs instances au mois de mars. C’est une tradition ? Je ne sais pas, mais c’est surtout une règle de bon sens.

 

Tous les spécialistes savent que la fameuse « cristallisation » se fait au mois de mars. On pourra alors choisir son candidat avec moins de risque d’erreur. Donc pas de ralliement précipité, en tout cas rien avant mars, c’est une règle absolue, sinon il vaut mieux aller jouer à la roulette.

 

Mais il ne faut pas non plus attendre trop longtemps, car si l’on joue le favori trop tard, croyant assurer le coup, on aura de grandes chances de ramasser des cacahuètes, tout le monde s’étant déjà rué sur lui bien avant.

 

Une stratégie personnalisée

 

Celle qui incontestablement fait toute mon admiration a été mise en place par Jean-Marie BOCKEL. Regardez moi le celui là, l’air de rien, avec « sa figure enfarinée », il dit être « à titre personnel » pour SARKOZY, mais ajoute immédiatement que son parti ne se prononcera définitivement qu’au mois de mars… Voilà de la belle œuvre ! Ah, le Jean-Marie, un vrai félin, il retombe toujours sur ses pattes. Ainsi, soit il s’alignera sur son parti au moment qu’il jugera le plus propice, soit il rappellera son choix initial le moment venu. C’est du cousu main. D’ailleurs constatez par vous-même, MITTERRAND, SARKOZY, BORLOO. Pour BAYROU il n’a rien dit, mais il ne s’interdit rien. Il lui suffit d’attendre et surtout de savoir se faire oublier. Ça  il faut le reconnaître, il sait faire, c’est même ce qu’il fait de mieux d’autant que personne ne lui demande jamais rien… Un maroquin avec un clou et deux bouts de ficelle, rien à dire, chapeau l’artiste.         

 

L’hypothèse d’un duel serré

 

Dans cette hypothèse, on conseille habituellement de jouer un deuxième choix plausible mais  pas trop marqué, afin de pouvoir au second tour, rallier tranquillement le candidat qui aura le plus de chance de l’emporter. Ainsi actuellement un BAYROU à 14 %, peut-être joué gagnant ou placé, c’est cocagne dans tous les cas de figure.

 

Le cas RAMA YADE

 

RAMA YADE s’interroge sur une mise en faveur de François BAYROU. Ce n’est pas très cohérent, mais ce  n’est pas impossible qu’elle ait eu un tuyau. Attendons pour voir. On doit observer, qu’elle a fait sa déclaration, le jour où l’on disait que SARKOZY envisageait la défaite. Ce pourrait être un signe de nervosité de sa part. A moins que ce soit pour elle la meilleure façon de rallier HOLLANDE au deuxième tour en cas de chute de SARKOZY. Cela serait en plus une jolie passerelle pour BORLOO qui pourrait à son tour le rejoindre, toute honte bue.

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