Audrey PULVAR cautionne l'absurde "guerre des races"

Audrey PULVAR cautionne l’absurde "guerre des races" 

Audrey PULVAR prend parti dans la polémique lancée par l’UNEF sur des réunions réservées aux noirs ou aux femmes.

Plutôt qu’interdit à…, je préfère dire réservé à…devait déclarer la célèbre journaliste. Puis elle a ajouté : « Si vient à cet atelier une femme blanche, un homme blanc etc…, j’aurais tendance à dire qu’il n’est pas question de le jeter dehors. En revanche on peut lui demander d’être spectateur silencieux. »

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Audrey PULVAR, célèbre journaliste, adjointe à la maire de Paris, tête de la liste de gauche « Île de France en commun » s’est montrée pour le moins imprudente en se lançant dans cette incroyable déclaration, mettant tout le monde devant le fait accompli.  

On ne sait pas ce que va en penser Anne HIDALGO, mais il n’est pas sûr qu’elle appréciera cette sortie d’une de ses proches, qui risque de la mettre en difficulté et pour longtemps. La gauche la plus classique pourra désormais, se voir opposer l’un de ses arguments les plus performants qu’elle utilisait contre l’extrême droite, mais cette fois ci avec "les blancs" comme victimes. D’ailleurs Marine Le PEN ne s’est pas privée de donner au parti de François Mitterrand une leçon de républicanisme en insistant sur l’égalité des races.    

En tant que tête de liste, le respect élémentaire qu’Audrey PULVAR doit à ses colistiers est de se montrer loyale envers eux, ce qui implique qu’elle soit réservée sur ce genre de sujet sur lequel on peut y laisser des plumes. Elle aurait dû en discuter préalablement avec eux.

Car il semble peu probable que la gauche modérée se lance dans pareil délire même avec des pincettes, car si c’était le cas, ce serait la fin de ce qu’il reste du parti socialiste.

Par ailleurs, et si l’on veut être un peu trivial, EELV avec Julien BAYOU et Clémentine AUTAIN pour LFI, occupent déjà, électoralement, le terrain des « racisés ». Son intervention est donc aussi nocive qu’inutile.

Sur le fond, il est lamentable qu’une femme de l’intelligence d’Audrey PULVAR se laisse aller à soutenir, même en faisant des circonvolutions de langage, ce type d’initiative.

Car ne nous racontons pas d’histoire. Si des personnes à la peau noire se réunissent pour échanger sur les discriminations dont elles assurent être l’objet de la part de personnes à la peau blanche, cela conduira inéluctablement à essentialiser la race blanche comme étant   porteuse en elle-même de projets funestes vis-à-vis des noirs.

La façon de poser le problème est particulièrement dangereuse. Selon le courant de pensée qui se répand, ce n’est pas en tant qu’être humain que les noirs seraient victimes de discrimination, mais en tant que noirs, et cette discrimination n’émanerait pas d’autres êtres humains en tant que tels, mais de blancs qui agiraient en tant que blancs.

Autrement dit les noirs seraient discriminés par des blancs et que par des blancs, au seul motif qu’ils sont noirs.

C’est ce qui explique, toujours selon ces théoriciens "du mal blanc" que les blancs ne peuvent pas être acceptés dans  ces ateliers, ou alors à condition de se taire.

C’est d’une gravité extrême. Les tenants de cette théorie raciste divisent la société en deux, les blancs d’un côté (les accusés) les noirs de l’autre, les accusateurs qui leur feraient des procès sans qu’ils aient même la possibilité de pouvoir se défendre, tant les faits sont l’évidence même et ne peuvent être sujets à contestation puisqu’ils sont inhérents à la race blanche.  

Les adeptes de cette théorie sont-ils conscients de la gravité de leur doctrine et du risque si l’on n’y prend garde de conduire à une "guerre entre les races" avec l’impossibilité de vivre ensemble dans ces conditions et alors que depuis la dernière guerre, tout le travail a été de faire disparaître la notion même de race.   

Le plus grave est que l’on trouve des gens parmi les plus instruits et les plus cultivés de notre société, pour soutenir pareille abjection qui risque de se retourner contre ses auteurs. Ségolène ROYAL sur LCI, dimanche en fin d'après midi, dans un face à face avec Luc FERRY, a trouvé mille excuses à  Audrey PULVAR pour justifier l'injustifiable. 

Discriminants blancs, discriminés noirs, une "guerre des races" bien engagée mais tellement absurde qu’elle ne devrait pas prospérer.

*Constitue une discrimination, toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de la particulière vulnérabilité résultant de leur situation économique, apparente ou connue de son auteur.