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3 juillet 2012 2 03 /07 /juillet /2012 12:04

1998 est l’année de la découverte d’une France « noire-blanc-beur ». Elle sera l’honneur de tout un peuple, à qui elle offrira sa première coupe du monde de football.

 

Au delà du sport, l’intellect d’un Lilian THURAM, le charisme d’un Marcel DESSAILLY, la noblesse du timide ZIDANE furent les plus beaux exemples d’une intégration réussie.

 

On devait même dire que l’équipe de France, fut le symbole de la diversité triomphante…

 

Une seule fausse note. Nicolas le rebelle n’en faisait pas parti. Son talent n’était pas en cause. Il était selon l’expression consacrée,  l’un des plus doués de sa génération. Mais sa personnalité, ne cadrait pas avec l’esprit d’équipe, affirmait-t-on sans autre précision.

 

Après la victoire de 98, plus personne n’a pensé à lui. Le défilé sur les Champs Elysées, les distinctions remises aux joueurs, la liesse populaire, allaient le faire oublier. Du moins le croyait-on.

 

En réalité on devait très vite s’apercevoir que derrière les paillettes et les flonflons se dissimulait un mal profond que le comportement inadéquat de Nicolas ANELKA n’avait fait que révéler, et qui avait conduit à l’écarter des sélections du mondial en 1998, 2002 et 2006.

 

On s’est progressivement rendu compte, au fur et à mesure des incidents plus ou moins graves que l’on a vu se succéder, qu’il existait, un  véritable syndrome qui allait se manifester au sein  de l’équipe de France. 

Mondial 2010, après avoir participé aux matches de qualification de l’équipe de France, Raymond DOMENECH a décidé d’emmener Nicolas ANELKA en Afrique du Sud. C’était son premier mondial, et il n’attendit pas plus longtemps que la mi-temps du deuxième match pour dire à son entraîneur, selon le journal l’Equipe qui a révélé l’incident : « va te faire enculer sale fils de pute ». Chacun s’en souvient, il sera écarté de l’équipe, après avoir refusé de faire des excuses.

Plusieurs joueurs, rendus fous furieux par la sanction infligée à l’enfant de TRAPPES, qui à leurs yeux comptait infiniment plus que l’équipe qu’ils étaient censés servir, allaient montrer au monde entier ébahi, de quoi ils étaient capables. Ils ridiculisèrent tout un pays en s’isolant dans un bus, une sorte de prise d’otage de l’équipe France, par quelques joueurs, les autres acceptant de suivre le mouvement. Ils eurent comme exigence, la lecture d’un communiqué en leur nom, et ce dernier, devant le chantage à la grève, s’exécutera.

Les sanctions furent dérisoires, à l’exception de celle infligée à ANELKA, qui avait fait savoir qu’il ne remettrait jamais plus les pieds en équipe de France. Il avait enfin été jusqu’au bout de sa logique.

Le syndrome ANELKA, avait fait son chemin. On avait osé s’attaquer ouvertement à l’équipe de France, en la discréditant dans son exercice suprême, celui de la coupe du monde. Il atteignait de plus en plus de joueurs et jusqu’à son entraineur. En 2010, Raymond DOMENECH, a refusé à la fin du match contre l’Afrique du Sud de serrer la main de son entraineur. Là encore, cela ne s’était jamais vu dans l’histoire du football. La France et son équipe furent la risée du monde entier, il fut même un moment question de la voir sanctionner par la Fédération internationale.

 

Il est vrai que depuis longtemps, des signes évidents avaient-été adressés à tous ceux qui voulaient bien prendre la peine de les lire. Pas question pour nombre de joueurs de chanter l’hymne national, que de toute façon ils ne connaissent pas, tandis que d’autres très gênés sur l’attitude à avoir, se contentent de remuer à peine les lèvres. Pas question non plus de condamner les sifflets qui leurs furent infligés au Stade de France lorsque l’équipe nationale fut opposée à des équipes du Maghreb. Au mieux, ils trouvèrent cela étrange. De toute façon, selon les observateurs les plus avisés, ce n’était que du folklore communautaire. Pas de manifestations excessives d’enthousiasme lorsque l’on marque un but ou que l’on gagne en équipe de France, cela peut avoir un caractère ambigu. Les actes anti sportifs se multiplient. Entre joueurs, refus de se serrer la main lorsque l’on est remplacé, et aussi contre l’entraîneur, dont l’autorité est de moins en moins reconnue. On ne compte plus les actes d’incivilités envers les supporters. En définitive, les  joueurs vont s’en tenir à l’aspect footballistique des choses. Dès le match terminé, ils fixent leur casque audio sur leurs oreilles, pour signifier à tous que c’est fini.

Et Zizou ? Le gentil Zizou si poli, si timide, si talentueux. Le contre exemple parfait de tout ce qui vient d’être dit. La vraie vitrine de l’intégration réussie, de la diversité comme on l’aime. La preuve par l’exemple de tout ce que les politiques gouvernementales ont cherché à faire depuis des décennies. La preuve qu’il n’existe pas de syndrome ANELKA.

Mondial 2006… d’un coup de tête d’un seul, il a tout effacé, il est rentré dans le rang. Plus de Zizou bien élevé et soumis. Il a montré de quoi il était capable. Une histoire de maillot tiré et  de mots  comme il s’en dit à longueurs de terrains et à longueur de temps et voilà ! Ma sœur a été insultée expliquera-t-il. Il y a fort à parier que personne ne savait, et en particulier pas le joueur italien, que Zidane avait une sœur.

Mais qu’importe. Cela lui est apparu suffisant pour fiche en l’air une finale de coupe du monde.

Voilà ! Il a effacé 98, il a annoncé 2010. Les gosses de banlieue ont été fiers de son acte pour laver « l’honneur d’une sœur ». Ils ont d’ailleurs dit qu’ils auraient fait de même. Et puis  tout le monde l’excusera, seule façon de justifier l’injustifiable, de ne pas voir la réalité en face et lui-même, selon le scénario bien connu, dira qu’il regrette son geste.

Les compétitions européennes de l’équipe de France se dérouleront dans le même état d’esprit. Euro 2008. La France termine dernière de son groupe dans une ambiance détestable. NASRI et BENZEMA auraient perturbé le groupe, par un manque de respect envers les anciens joueurs. Problèmes générationnels nous a-t-on dit. On ne devait pas en savoir plus.

 

Euro 2012, le syndrome ANELKA est plus que jamais présent. BENARFA a envoyé « bouler » son entraîneur à la mi-temps d’un match, MENEZ a invité l’arbitre à aller se faire enculer, tandis que NASRI en mal d’imagination a proposé à un journaliste d’en faire de même.

 

Laurent BLANC  et Noël LE GREAT estiment qu’ils n’ont pas à s’en mêler, que c’est un problème qui concerne les joueurs. Pour Guy ROUX, si NASRI est sanctionné, le journaliste doit l’être aussi. La ministre des sports, s’en lave les mains à son tour, considérant que le problème doit-être réglé entre les instances sportives et les joueurs. Enfin PLATINI, explique que si on avait dû le suspendre à chaque fois qu’il avait insulté des journalistes …Les uns comme les autres ont tous oublié un petit détail, ces joueurs, ont commis leurs manquements en tant que joueurs de l’équipe de France et non à titre individuel.  

 

Il y aura quelques vagues regrets et ce sera fini jusqu’à la prochaine fois. Tiens, NASRI vient juste de les tweeter, vraisemblablement sur les conseils avisés de ses sponsors. Les sponsors qui craignent pour leur image sont la limite de l’exercice. Heureusement qu’ils sont là ceux là... Un comble tout de même.  

 

Seule voix non concordante, Mourad BOUDJELLAL, président du Rugby club toulonnais :

« Ce sont des enfants gâtés dont on a fait des stars, qui se comportent comme des petites frappes de banlieue. (…) Il faut se séparer de ces jeunes qui ne répondent plus à aucun de leurs devoirs. Ils devraient transmettre l'amour de leur pays, et, au lieu de ça, que retient un gamin des cités du comportement de NASRI ? »

 

Et si c’était la solution ? Ne faire jouer en équipe de France que les joueurs qui en ont envie. Mais justement là est le problème. Le syndrome ANELKA ne permet pas de les détecter. C’est un syndrome ambigu. Tout le monde s’accorde à dire qu’il n’y a rien eu ou à tout le moins rien de grave. Quant aux joueurs, Comme NASRI, sentant le danger, ils répètent à chaque fois qu’ils aiment l’EDF. Oui, c’est ainsi paraît-il qu’ils appellent l’équipe de France. C’est drôle, non ?

 

Laurent BLANC, ayant compris qu’il n’y arriverait pas, n’a pas demandé son reste. Didier DESCHAMPS connaît trop la musique pour s’embarquer dans pareille galère.  Le problème parait en effet dépasser largement celui de l’entraineur, peut-être même celui de l’équipe de France, mais c’est une toute autre histoire…Et de ces histoires là, personne ne veut en  entendre parler, c’est tabou. Alors continuons ainsi, après tout on peut vivre sans foot, n’est ce pas ?  

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