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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 11:58

 

Voilà le principal parti d’opposition, qui pour permettre à l’un de ses alliés d’avoir  un groupe  à l’Assemblée Nationale, n’hésite pas, dans le cadre du pacte conclu, à écarter de leurs mandats de député leurs titulaires et à priver de cette consécration politique leurs meilleurs militants, les sacrifiant sur l’autel de l’intérêt supérieur du parti : l’élection présidentielle.

 

Cet accord est vite apparu comme étant un marché de dupes.

 

Non à raison du score dérisoire que ne devrait pas manquer d’obtenir la candidate choisie pour représenter les écologistes à l’élection présidentielle, mais pour l’incroyable légèreté avec laquelle le mouvement écologiste se conduit dans la gestion de sa campagne.

 

L’image qu’il donne, en sa qualité de parti qui pourrait demain être associé à un gouvernement de gauche, est des plus lamentables.

 

Le choix d’une candidate, qui dès qu’il fut connu, fit l’objet des plus grandes réserves quant aux capacités et qualités dont cette dernière se trouvait pourvue pour assumer une campagne présidentielle, a été estimé pour le moins singulier par nombre d’observateurs de la vie politique, et les faits leur ont donné rapidement raison.

 

Comment les responsables d’EELV ont-il pu aller chercher cette magistrate retraitée, retoquée du MODEM, qui ne doit sa notoriété qu’au tableau de service de la fonction qu’elle exerçait, novice en politique, inaudible dans tous les sens du terme, peu avenante, maladroite, peu solidaire de son partenaire de gauche, se moquant comme d’une guigne des effets calamiteux que ses déclarations intempestives engendrent sur lui, inconsciente de ses provocations aussi inutiles que stupides ?

 

Le choix d’une candidate qui réunit sur sa seule tête tout ce qu’il ne faut pas être et tout ce qu’il faut ne pas faire est tout simplement indigne d’un grand parti.

 

Et pourtant ce choix ne semble gêner qui que ce soit au sein du mouvement EELV, qui continue à soutenir sa candidate au motif fallacieux que ce qui compte dans une campagne ce sont les idées. Or chacun sait bien que ce n’est pas exact et que la personnalité et le savoir faire sont des éléments essentiels dont on ne peut se dispenser. Il suffirait d’ailleurs de mettre un Daniel COHN BENDIT à la place d’une Eva JOLY pour que l’on ne tarde pas à s’en rendre compte. De plus, on ne voit pas très bien les idées intéressantes qu’Eva JOLY nous a délivrées, qui puissent justifier l’absence d’un minimum de forme ne serait-ce qu’au titre du respect dû envers les électeurs. Ces derniers, comble de malchance, devraient bientôt voir cette femme se présenter à eux le visage tuméfié, ayant chuté dans les escaliers d’un cinéma parisien…

 

On doit même se demander, au point où l’on en est du spectacle affligeant qui nous est servi, ce qui a poussé ce mouvement qui ne manque pas de talents, à aller chercher et à suggérer à ses militants une telle caricature de candidate ou à ne pas l’avoir écartée alors qu’il était encore temps, en 2002, Alain LIPIETZ d’une toute autre envergure l’avait été pour bien moins que cela.

 

Le fait même qu’elle soit encore soutenue par la secrétaire générale de son parti qui a  eu dans l’accord conclu la part du lion, donne à cette dernière une responsabilité encore plus grande et conduit à s’interroger sur le caractère loyal d’un tel pacte, qui doit s’apprécier, quant à sa régularité,  non seulement au moment où il a été conclu, mais aussi pendant tout le cours de son exécution.  

 

Les responsables écologistes, ayant obtenu un certain nombre de postes de députés à se répartir, se sont désintéressés de l’élection présidentielle pour laquelle ils ne se sont jamais sentis vraiment concernés.   

        

Leurs partenaires n’ayant pas respecté leur engagement, on ne voit pas très bien dans ces conditions,  comment les socialistes pourraient maintenir le leur, d’autant que le Front de Gauche qui ne bénéficie pas des mêmes avantages, mais qui remplit par son efficacité ses obligations de partenaire, devra être pris en compte lors de ce que l’on appelle déjà le troisième tour, qui paraît devoir être plus difficile pour François HOLLANDE que le second. 

 

On ne connaît pas le calcul des écologistes s’il y en a un, c’est certainement plus de la légèreté,  qu’un calcul politique pervers, mais cette légèreté doit alors être qualifiée de blâmable. EELV a commis une erreur qui aurait pu être préjudiciable à la gauche et en l’absence du phénomène MELENCHON, lui coûter cher.

 

Arnaud MONTEBOURG a déjà fait savoir qu’il refuse d’appliquer cet accord et qu’il est  prêt à aller jusqu’à l’exclusion du parti socialiste. On parle d’ores et déjà de nombre de candidatures dissidentes et on ne voit pas comment le Parti socialiste pourra s’y opposer. .  

 

Il faut alors en revenir à la règle républicaine : dans toutes les circonscriptions, désistement en faveur du candidat le mieux placé. EELV s’est disqualifié. Si EELV veut des mandats de députés pour ses cadres qui se comportent comme de véritables petits notables de la politique avec calculs, combinaisons marchandages, il leur faudra désormais aller les conquérir sur le terrain. On ne voit pas à quel titre le parti socialiste ferait preuve de favoritisme envers des partenaires aussi peu loyaux que responsables. L’accord PS-EELV est à l’évidence, caduc.  

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