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14 avril 2012 6 14 /04 /avril /2012 16:23

L’affaire Florence CASSEZ est exactement le type de cause, dans laquelle un Président de la République n’a pas à s’investir personnellement, au point paraît-il selon ce que raconte l’intéressée elle même, de lui téléphoner personnellement dans sa cellule à période régulière.

Peu importe le fond, mais que l’on se rende un peu compte : rien ne permet de dire que Florence CASSEZ est coupable, mais rien non plus ne permet de dire qu’elle ne l’est pas, rien ne permet de dire que tous les magistrats mexicains sont honnêtes, mais rien ne permet de dire non plus qu’ils sont tous  corrompus ou soumis au pouvoir politique comme on l’a dit en France, rien ne nous permet de dire que Florence CASSEZ était informée des activités de son compagnon Israël VALLARTA, chef présumé de la bande du ZODIAQUE, poursuivi pour plusieurs enlèvements, mais rien ne nous permet de dire qu’elle ne l’était pas, rien ne permet de dire que David OROZCO un des membres présumés du gang des kidnappeurs, qui a affirmé lors de l'enquête que Florence CASSEZ dirigeait la bande avec son compagnon et qu’elle avait pour tâche de toucher les rançons et de préparer les enlèvements a dit la vérité, mais rien ne nous permet de dire qu’il a menti,  rien ne permet de dire que Cristina RIOS VALLADERES, enlevée le 19 octobre 2005 avec son mari et leur fils, puis séquestrée avec son fils pendant 52 jours, qui affirme dans le quotidien La JORNADA qu’avec ce dernier ils ont reconnu « la voix et l'accent de Florence CASSEZ comme étant celle de leur ravisseuse qui a extrait du sang de l'enfant pour l'envoyer au père et qui a menacé la mère de la tuer » a dit la vérité, mais rien ne nous permet de dire qu’elle a menti, rien ne nous permet… rien ne nous permet…et on pourrait continuer ainsi longtemps…

Est-ce là le rôle d’un Président de la République que d’entrer dans un pareil débat judiciaire? Comment un Président de la République entouré des conseillers les plus éminents a-t-il pu se lancer dans un pareil combat ? Comment peut-il être sûr de se trouver en présence d’une erreur judiciaire qui ait pu justifier un tel déploiement d’attaques publiques envers le Mexique ?  Ou alors pourquoi ne pas s’en expliquer clairement ? Toutes les explications du monde de Me BERTON qui se contente de répéter que la police mexicaine a fait une reconstitution factice de l’arrestation, sans jamais aborder les faits qui mettent sa cliente en cause, n’emportent à aucun moment la conviction.

Et quand bien même, est-il du niveau du président de la République de s’investir dans ces affaires avec une communication excessive, certainement même contre-productive.

Michel VAUZELLE part pour le Mexique dans le cadre de la campagne électorale du Parti Socialiste, suscitant l’ire de la famille CASSEZ et de son avocat. Si pour eux, on peut comprendre qu’ils ramènent tout à ce qui est leur préoccupation, on comprend beaucoup moins que pour l’Elysée, le Mexique ne soit vu qu’à travers l’affaire CASSEZ, que l’on ne puisse aller au Mexique que pour l’affaire CASSEZ et qu’il n’y ait plus de diplomatie franco-mexicaine, hormis l’affaire CASSEZ.

Comment peut-on en arriver à imaginer que cette affaire ait une importance majeure dans la campagne pour l’élection présidentielle au point que Me BERTON a cru pouvoir déclarer : «François Hollande est en train de mettre au premier plan Florence Cassez dans la campagne présidentielle, dans le dos de Florence Cassez, de ses parents, de sa défense"

Michel VAUZELLE en embarquant pour le Mexique a déclaré que son voyage n’avait rien à voir avec la dite affaire. Connaissant un peu l’homme et son extrême bon sens, je suis persuadé qu’il dit vrai.

Remettre l’affaire CASSEZ sur le tapis à une semaine du premier tour par l’intermédiaire de sa porte parole, démontre que personne, pas même l’excellent Henri GUAINO, n’a réussi à faire prendre conscience à Nicolas SARKOZY qu’il est passé à côté de la fonction  présidentielle.

Nicolas SARKOZY n’a toujours pas compris que c’est de n’avoir pas su être un président de la République, que vient ses déboires et l’échec vraisemblable de sa réélection. Ne pas savoir distinguer entre ce qui est de la compétence d’un président de la République et celle d’un attaché d’ambassade, d’un sous-préfet, ou d’un procureur de la République, croire que l’on peut ramener la fonction présidentielle à un reality-show avec comme studio principal le perron de l’Elysée pour assurer l’audimat, est très certainement ce qui est à l’origine de sa perte de crédit.

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commentaires

G
Croyez bien qu’il n’a pas été question pour moi de faire de l’anti-sarkozysme à travers cet article. Je pense que le Président n’a pas su rester dans son rôle de président et c’est ce qu’il risque<br /> de payer, peut-être plus que sa politique. Je me suis déjà exprimé sur ce sujet dans un article également publié sur mon blog : « N. SARKOZY hors statut ». Bien à vous.GP
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R
Je trouve cet article puéril et d'un argumentaire trop naif...<br /> <br /> Mr Nicolas Sarkozy à eu le courage de faire ce qu'aucun autre Président à fait meme si ca a été en sa défaveur.<br /> La France est endetté depuis des années et personne n'a eu le courage d'agir meme si pour cela il fallait entacher sa propre réputation.<br /> <br /> Quand je vois Monsieur Hollande qui répond à côté de plusieurs questions de journalistes et quand je vois qu'il ne sait pas tenir son sang froid face à des questions dont il ne sait même pas<br /> répondre, je me dis que ceux qui votent pour ce dernier sont bien des utopistes.<br /> <br /> Je préfère que la France se battent face à une difficile réalité plutôt que la France devienne passive face à des paroles démagogues qui conduiront ce pays à sa perte !<br /> <br /> Allé, arrêtons de jouer, arrêtons de croire que Monsieur Hollande va changer la France. C'est tout juste s'il sait parler sans bafouiller...<br /> <br /> Bien à vous...
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