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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 06:29

 

1998 a été l’année de la découverte d’une France « noire-blanc-beur ». Elle sera l’honneur de tout un peuple, à qui elle offrira sa première coupe du monde de football.

 

Elle fut le symbole de la diversité triomphante…Une bande de copains, issus d’une même nation, quelles que soient leurs origines. Cette volonté de le démontrer, en se battant pour l’équipe de France qui les avait réunis, a tout dépassé.   

 

Nicolas ANELKA n’en faisait pas parti. Son talent n’était pas en cause. Il était selon l’expression consacrée,  l’un des plus doués de sa génération. Sa « personnalité », ne cadrait pas avec l’esprit « équipe nationale ». Peut-être ne se reconnaissait-il d’ailleurs pas dans ce type de structure sportive, fondée à l’origine sur le patriotisme des Etats. Toujours est-il qu’il fut également écarté des sélections du mondial en  2002 et en 2006.

 

Mondial 2010. Raymond DOMENECH décida de l’emmener en Afrique du Sud. C’était son premier mondial. Il n’attendit pas plus longtemps que la mi-temps du deuxième match pour dire, à son entraîneur, selon ce qui fut rapporté, « va te faire enculer,  sale fils de pute ». Ces quelques mots résumèrent à eux seuls  la perception qu’il avait de l’équipe de France. Il ne fit aucune excuse. Il ne manifestera jamais le moindre regret.

 

Plusieurs joueurs, rendus fous furieux par la sanction infligée à l’enfant de TRAPPES, qui à leurs yeux comptait infiniment plus que le pays qu’ils étaient censés représenter, allaient montrer au monde entier ébahi, de quoi ils étaient capables. Ils ridiculisèrent leur pays sans le moindre scrupule. L’affaire du bus fit le tour du monde.

 

Le syndrome ANELKA, qui couvait sous les flons-flons de 98, était apparu au grand jour. Il était plus profond qu’on ne le supposait. Il atteignait de plus en plus de joueurs.

 

Depuis longtemps, des signes évidents avaient-été adressés à tous ceux qui voulaient bien prendre la peine de les observer. L’instant de l’avant-match pendant lequel on jouait les hymnes nationaux, avec les joueurs alignés comme des petits soldats apparaissait pour la plupart, comme un moment de véritable supplice. Laurent BLANC avait demandé aux joueurs de chanter. Ceux qui suivirent sa prescription, peu nombreux il est vrai,  se contentaient sans le moindre enthousiasme de bouger un peu les lèvres dès lors que la caméra était sur eux.

 

Pas question non plus de condamner les sifflets qui leurs furent infligés au Stade de France lorsque l’équipe nationale fut opposée à des équipes du Maghreb. Ce n’était pas leur problème. Au mieux, ils trouvèrent cela étrange.

 

De plus en plus une ambiance délétère s’insinuait à l’intérieur de l’équipe. Les actes anti sportifs allaient se multiplier. Entre joueurs, refus de se serrer la main lorsque l’on était remplacé. L’autorité de l’entraîneur était de moins en moins reconnue. On observait même des actes d’incivilités envers les supporters. A l’évidence nombre de joueurs n’avaient aucun respect pour le maillot qu’ils avaient « l’honneur » de porter.  

 

Au mieux, ils allaient s’en tenir à l’aspect footballistique au sens strict. Dès le match terminé, ils fixent leur casque audio sur leurs oreilles, pour signifier à tous que c’est fini. Le match et c’est tout. Rien de plus.

 

Et Zizou ? Le gentil Zizou si poli, si timide, si talentueux. Le contre exemple parfait de tout ce qui vient d’être dit. La vraie vitrine de l’intégration réussie, de la diversité comme on l’aime. La preuve par l’exemple de tout ce que les politiques gouvernementales ont cherché à faire depuis des décennies. La preuve qu’il n’existe pas de syndrome ANELKA.

 

Mondial 2006… d’un coup de tête d’un seul, il est rentré dans le rang. Plus de Zizou bien élevé et soumis. Il a montré de quoi il était capable. Une histoire de maillot tiré et  de mots  comme il s’en dit à longueurs de terrains et à longueur de temps et voilà ! Ma sœur a été insultée expliquera-t-il. Cela lui est apparu suffisant pour fiche en l’air à travers une finale de coupe du monde, l’espoir de tout un peuple.

 

Les compétitions européennes de l’équipe de France s’étaient déjà déroulées dans le même état d’esprit. Euro 2008. La France termine dernière de son groupe dans une ambiance détestable. NASRI et BENZEMA auraient perturbé le groupe, par un manque de respect envers les anciens joueurs. Problèmes générationnels nous a-t-on dit.

 

Euro 2012, le syndrome ANELKA est plus que jamais présent. BENARFA a envoyé « bouler » Laurent BLANC, à la mi-temps d’un match, MENEZ a invité l’arbitre à aller se faire enculer, décidément, tandis que NASRI en mal d’imagination a proposé à un journaliste d’en faire de même.

 

Didier DESCHAMPS a repris en main l’équipe de France. Il a averti, il n’acceptera plus le moindre écart. Les sponsors eux aussi ont remis de l’ordre. On ne s’insulte plus, on se serre la main quand l’usage l’exige.

 

Il ne s’est pas contenté de faire les gros yeux. Il s’est attaqué au problème de fond. Contre l’Espagne il a gommé l’aspect cocardier de l’équipe de France. Les joueurs étaient vêtus tout de blanc. Le bleu symbole de la France a complètement disparu. L’écusson, signature du club France, qui plastronne habituellement sur la poitrine des joueurs, se remarquait à peine cousu sur la manche gauche du maillot. Le coq a été placé en haut et à gauche. Stylisé et dans une discrétion telle, qu’il faut un gros plan et une image à l’arrêt pour l’identifier. Il est sur le même plan et dans la même configuration que le logo du sponsor, situé sur la droite. L’objectif est évident, neutraliser l’équipe de France pour jouer dans le même état d’esprit que pour un club. Dégager le club France de tout ce qui n’est pas du domaine strict du sport. On a alors vu contre l’Espagne une équipe se livrer toute entière comme on ne l’avait pas vu depuis bien longtemps.

 

DESCHAMPS semble avoir réussi la métamorphose de l’équipe de France en en changeant la nature. Les Etats nations disparaissent, pourquoi pas les équipes nations ? C’est peut-être à ce prix que sera éradiqué le syndrome ANELKA.

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commentaires

G
Franck RIBERY vient de valider cet article en déclarant au journal le Bild, que pour lui le Bayern de Munich était "plus important" que l'équipe de France.
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