Le Nouvel Observateur a-t-il déclaré la guerre à l’EXPRESS ? Cela y ressemble fort si on en juge par la violente diatribe d’Olivier PICARD, contre l’hebdomadaire dirigé par Christophe BARBIER.
Chroniqueur associé au Plus du Nouvel Observateur, ce journaliste qui a ouvert, pendant le weekend les hostilités, un peu par surprise, a vu son article édité par Gaëlle-Marie Zimmermann une des journalistes les plus prestigieuses du Plus, lui-même étant personnellement parrainé par Aude Baron, la Rédactrice en chef du site participatif.
C’est donc ce trio qui certainement après s’être mûrement concerté, a décidé qu’il était temps de lancer les hostilités contre cet hebdomadaire par la voix de l’un de ses chroniqueurs associé, dont il est dit dans les commentaires qu’il serait un ancien de l’EXPRESS. .
Le prétexte : la une du magazine "L'Express" du 3 au 9 octobre, n° 3196 « Impôts. Comment il va vous assommer", avec une photo de François HOLLANDE.
Selon le chroniqueur du Plus, le « titre » choisi « ne fait pas dans la dentelle » et il estime qu’avec un tel titre, l’EXPRESS « s'est laissé emporter par les accents immodérés du racolage médiatique, s'exonérant de toute distance avec l'incandescent sujet des impôts... jusqu'à trahir le sens de son propos, espérant peut-être encaisser les dividendes d'un populisme antifiscal digne de Jean-Marie Le Pen. »
Et ce n’est pas tout. Il indique à propos de la photo de François HOLLANDE publiée en une, qu’il s’agit d’une photo « méticuleusement choisie, d'un François Hollande arborant la mine grise, froide et déterminée d'un exécuteur en col blanc (et cravate noire...) »
Que peut-on dire après un tel commentaire ? Rien ! Il se suffit à lui-même par son excès et son outrance assez peu égalés.
Le Plus qui date d’un peu plus d’un an nous a habitué à ce style sans demi mesure et à ses attaques directes, à la hache, ad hominem, contre tous ceux qu’il considère ne pas être dans son camp, par le seul fait qu’ils osent, exprimer une opinion divergente, qu’ils soient d’ailleurs de gauche ou de droite, peu importe. CLAVIER, pour moins que cela, parce qu’il est simplement l’ami de Sarkozy, Elizabeth LEVY aussi, parce qu’elle a « une grande gueule » viennent d’en faire les frais avec bien d’autres, cette semaine même. Les contributeurs et commentateurs, du Plus, ne sont pas épargnés dès qu’ils se laissent aller à exprimer la moindre contestation. Le médiateur du Plus, Mathieu SICARD se montrant dans ce domaine d’une efficacité redoutable. Sûr de lui, il ne prend d’ailleurs jamais la peine d’avertir ses victimes. C’est assez impressionnant. On n’est pas dans un débat droite gauche on est dans une idéologie exclusive de toute controverse, ou autre opinion.
Le Plus dirigé par Aude BARON ne veut voir qu’une seule tête, la sienne.
Mais une question importante se pose. L’hebdomadaire le Nouvel Observateur à proprement parlé, est-il partie prenante, ou s’agit-il d’une initiative du Plus ?
Le chroniqueur, peut-être « pour se couvrir » fait état d’une critique que Laurent JOFFRIN aurait adressé à Christophe BARBIER ce samedi 6 octobre, sur France Inter, dans le 7-9 de Fabrice DROUELLE, sur les effets secondaires de son article que le directeur de l’EXPRESS aurait minimisé « d'un simple petit gloussement matinal et enjoué qui résumait le compromis. »
Si tel était le cas, la défense serait totalement disproportionnée à l’attaque, comme on dit en matière de légitime défense, alors même et d’ailleurs qu’en l’espèce, il n’y a eu aucune attaque contre l’EXPRESS, à moins qu’il ne s’estime comptable de la politique fiscale du gouvernement.
Je pense que les responsables de l’hebdomadaire sont tout de même à un tout autre niveau que ceux du Plus et qu’il s’agit d’une initiative du site participatif, assumée ou non, nous le verrons bien.
Oui, c’est une vraie déclaration de guerre. Le langage est guerrier : l’article parle de « carabines à un coup » de « gaspiller cette munition si précieuse », du « tir pétaradant du gros calibre » après lequel « il ne reste qu'un trou grossier, un de plus », « l’avis de mobilisation générale des Français », « la puissance de feu », « une massue massacrant indistinctement »…
Mais la déclaration de guerre a un motif précis, elle est idéologique. L’EXPRESS est devenu selon ce chroniqueur zélé, avec cette seule couverture de son dernier numéro, le suppôt du fascisme pur et dur, « espérant peut-être encaisser les dividendes d'un populisme anti-fiscal digne de Jean-Marie Le Pen ».
Et ce n’est pas fini. Olivier PICARD, ou /et la rédaction du Plus nous offrent un sous titre « Une couverture aux relents frontistes », le chroniqueur poursuit : « On pourrait croire que "National Hebdo", le journal propagandiste du Front national, a enfin conquis les kiosques avec son éternel refrain "contre le fiscalisme", ce vieux vinyle rayé que repasse inlassablement Jean-Marie Le Pen depuis un demi-siècle. Douloureuse carte d'anniversaire au moment où – amère coïncidence – le mouvement d'extrême-droite célèbre ses 40 ans d'existence. »
Tout est dit. Cet article est admirable, c’est le prototype d’une certaine extrême gauche, brutale, manichéenne, dogmatique, sectaire, qui dès qu’elle est en désaccord avec quelqu’un, en l’espèce sur un sujet assez banal même s’il est important, n’hésite pas à le traiter de fasciste ou de nazi.
J’espère une seule chose que la direction du Nouvel Observateur (hebdomadaire) ne soit pas en train de tomber, sans peut-être même y prendre garde, dans cette dialectique indigente. Ce serait dommage pour tous ceux qui comme moi, sont malgré tout attachés à ce titre.