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25 juin 2013 2 25 /06 /juin /2013 06:15

Article publié dans l'Express.fr du 25 juin 2013   

La sentence arbitrale, qui défraie la chronique depuis de nombreux mois et qui risque de la défrayer encore longtemps, a été rendue par trois arbitres qui se sont trouvés d’accord sur le contenu de la décision aujourd’hui contestée.

Je ne connais pas Pierre Estoup, mais pour les deux autres, parler d’escroquerie en bande organisée, c’est pour moi un peu comme si l’on me disait que le regretté Philippe Seguin, un proche de Pierre Mazeaud, ou que Robert Badinter, qui appartenait au même cabinet d’avocat que Jean-Denis Bredin, avaient « trempé » dans l’affaire Madoff.

Certes tout est toujours possible, et Charles Pasqua qui a le sens de la formule disait souvent, lorsqu’il était ministre de l’intérieur, que le plus grand des criminels était le plus parfait honnête homme, avant d’avoir commis son forfait.

Mais peut-on imaginer un seul instant que de tels hommes soient devenus, d’un seul coup d’un seul et simultanément, à la fin d’une vie en tous points exemplaire, des gredins ?

Je n’imagine pas non plus, Pierre Mazeaud et Jean-Denis Bredin, s’être faits manipulés « comme des bleus » par Pierre Estoup, (en admettant que ce dernier ait été  le cheval de Troie de Bernard Tapie), et que le haut magistrat à la retraite ait rédigé la décision ne change rien, on peut aisément faire crédit aux deux autres de l’avoir lue, avant de la signer.

Mais comment alors Bernard Tapie aurait-il pu être favorisé, si l’on exclut la perversion des arbitres ?

Une telle hypothèse ne pourrait s’entendre que si la partie défenderesse, le Consortium de réalisation (CDR), était d’accord pour payer la somme aujourd’hui contestée et que l’Etat dont il dépendait  l’ait « invité» à accepter un  « arrangement » en faveur de Bernard Tapie.

Les représentants de l’Etat auraient alors agi au détriment de l’intérêt public dont ils ont la charge, pour le profit d’un intérêt particulier.

Les arbitres quant à eux, sans se préoccuper de faire cette subtile distinction, auraient entériné « l’accord », par l’arbitrage que nous connaissons, se disant qu’après tout, ils n’avaient aucune raison d’être plus royalistes que le roi.

Tout cela est à prouver, d’où les perquisitions et les gardes à vue qui se succèdent, avec  actuellement celle de l’ancien propriétaire d’Adidas.

Si les faits sont avérés, il restera à se demander combien de temps encore il faudra, pour que nos élites  intègrent qu’en démocratie, ce type de comportement porte un nom, celui de corruption.

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