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1 septembre 2014 1 01 /09 /septembre /2014 05:12

Billet publié dans l'Express.fr du 1er septembre 2014  

On s’attendait à un affrontement avec des « frondeurs » que l’on disait exaspérés.  

On eut juste droit à deux ou trois « coups de gueule », à quelques « coups d’épée dans l’eau », à un slogan en forme d’évidence : « Vive la gauche », et bien sûr aux inévitables sifflets et applaudissements, propres à toutes les universités d’été dignes de ce nom.

C’est Christiane Taubira qui ouvrira le bal. Elle a décidé de rendre visite aux frondeurs, elle parlera ensuite. A sa sortie, elle explique, avec le tempérament qui la caractérise, que la situation des français est difficile, que le pays est démoralisé, qu’il faut refaire de la politique, c’est-à-dire qu’il faut  s’interroger sur la vie dans la cité… Les frondeurs ont tenté de faire de cette déclaration leurs choux gras. Non, ce n’est pas de Christiane Taubira que viendra le clash, si clash il y a. Cela aurait été d’ailleurs déplacé, de la part de quelqu’un qui n’est  pas membre du parti socialiste.

Arnaud Montebourg arrivera plus tôt que prévu.  Il n’a plus rien à perdre, il a les traits tirés, il est blême, c’est certainement avec lui que quelque chose va se passer. On le connait, il ne va pas en rester là. On l’écoute, chacun retient son souffle. Grosse déconvenue, il se contente pour l’essentiel de commenter son éviction : « Les hommes politiques ont vocation à se faire congédier,  même quand ils ont raison ».

Benoit Hamon, hagard, parcourt les allées des stands de l’esplanade de l’Encan. Il n’a toujours pas réalisé ce qui lui est arrivé. Il répète à qui veut l’entendre un énigmatique : « je ne suis pas loin des frondeurs ». Il ne sera pas non plus l’homme du jour.

Martine Aubry, qui aurait eu des choses à dire est absente. Elle a d’autres préoccupations. Elle  sollicite pour sa bonne vieille ville de Lille l’encadrement des loyers. On dit qu’elle prépare sa rentrée politique. Nous verrons bien. En attendant elle laisse passer les trains.

Dimanche, en milieu d’après-midi, Valls a fait un discours rassembleur. Il a repris la main, a vrai dire il ne l’a jamais perdue. Il a même fait applaudir l’entreprise. Il pourra poser la question de confiance à l’Assemblée Nationale, il ne lui manquera pas une voix.

Sous la 5e République c’est bien le président qui nomme le Premier Ministre et qui détermine la politique qu’il sera chargé d’appliquer. Pas le parti, encore moins une Université d’été.

La Rochelle n’aura été en réalité qu’un exutoire en trompe l’œil, rien de plus.  

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