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18 septembre 2011 7 18 /09 /septembre /2011 08:20

Le billet d’Eric SEYDOUX

 

Le dernier appel d’Anne SINCLAIR à Claire CHAZAL

 

Allo, Anne chérie, c’est encore moi, oui, c’est d’accord pour dimanche. Non aucun problème, juste tu sais qui, bon, il cherche à attirer l’attention sur lui, mais tu sais pourquoi, tu sais bien ce qu’il vise, il pense que de jouer les purs et durs cela peut l’aider.

 

Les confrères ne bronchent absolument pas, ou pour la forme, mais c’est insignifiant, ça c’est une bonne chose, tu as vu comme moi la presse et les journaux télé, je suis même surprise que cela se passe aussi bien, mais tu vois en fin de compte on avait tort de s’en faire, d’ailleurs je te l’avais bien dit...   

 

Oui Anne chérie, le patron jubile, tu parles, un coup pareil, tu le connais comme moi, il n’a pas hésité une seconde, un vrai pro. Non tout va bien. D’ailleurs il vous transmet toutes ses amitiés, à toi et à Dominique. Il m’a dit qu’il doit rappeler Dominique, non, je ne crois pas que ce soit au sujet de notre affaire.

 

Le fait que l’on soit copine ? Mais tu veux rire, tous les hommes politiques sortent avec des journalistes et tous les journalistes sont copains-copines, alors je ne vois pas très bien de quoi tu parles. Tiens regarde chez RUQUIER, Audrey ne se gêne pas pour fusiller les concurrents d’Arnaud et alors ? tu as entendu quelque chose ? Non vraiment je crois que tu fantasmes. Tu connais comme moi le milieu. Mais non ! c’est pire qu’avant ! 

 

Les encouragements que je t’ai adressés pendant l’affaire ? mais c’est de la confraternité, que vas-tu chercher là. Je ne suis pas la seule tout le monde t’admire. Au fait le coup du jean râpé pas très net, c’était génial. Tu vois toute la différence avec Liliane BETTENCOURT est là ! Toi tu mets des jeans... Oui bien sûr tu es de gauche ça va de soi, Dominique aussi personne n’a de doute la dessus. Et alors ? Tu n’es pas la première femme de gauche a avoir un peu d’argent non ? Tu n’en as que plus de mérite ! C’est pour cela aussi que l’on t’admire, c’est pour cela que l’on te fiche la paix.

 

D’ailleurs tu vas rire, il paraît que des tas de gens pensaient que la place des Vosges était à Sarcelles. Et oui avec tous ces reportages à Sarcelles, l’élu de Sarcelles par ci, l’élu de Sarcelles par là,  les gens croyaient que Dominique et toi habitiez  là bas. Tu te vois à Sarcelles ? Ah j’ai eu un fou rire je te dis pas.

 

Conflit d’intérêt ? Non mais là tu fantasmes carrément. Mais non, l’avocat de Diallo on en a que faire, c’est un clown, ne t’en occupe pas.

 

Mais non Anne chérie, les questions tout le monde les connaît, elles sont dans tous les journaux. Il dira ce qu’il voudra, tu sais bien que de toutes façons ce n’est pas mon style, je laisse ça à d’autres. Et puis tu connais ça mieux que moi, tout le monde se fiche de ce qu’il dira, ce qui compte c’est qu’il passe au 20 heures, personne ne se fait d’illusion, on sait bien qu’il ne dira rien, il a l’habitude maintenant,  lui aussi c’est un pro, cela passera comme une lettre à la poste... De vagues excuses, quelques regrets et puis dans huit jours tout le monde vous aura oubliés.

 

Mais non « aura oublié », pas vous, l’affaire. Bon excuse moi on m’appelle sur l’autre ligne gros bisous à tous les deux et à dimanche. Si jamais on s’appelle.gpancrazi.over-blog.com/      

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17 septembre 2011 6 17 /09 /septembre /2011 12:32

En 2007, ce qui avait fait l’élection de François BAYROU, d’aucuns osent l’affirmer, c’est la gifle qu’il avait donnée, à un adolescent, qui lui faisait les poches, au cours d’une visite électorale en banlieue.

 

Quel symbole ! Quel réflexe ! Ces images passées en boucle sur toutes les chaînes de télévision, montraient tout ce que l’on recherchait : la fermeté et la réactivité, avec pour cadre un sujet cher aux français, la délinquance des jeunes.

 

La spontanéité du geste valait tous les discours.

 

La gifle avait été jugée pertinente par tous, y compris par le jeune de banlieue qui l’avait reçu et qui avait accepté sans broncher son châtiment corporel.

 

Quelle leçon de civisme, de courage, de pédagogie, François BAYROU venait-il de donner à la France entière. Celle-ci lui en fût reconnaissante, elle vota pour lui.

 

Le problème, c’est que depuis lors, il s’est fait faire les poches par un peu tout le monde, et surtout par ses plus proches soutiens, sans réagir.

 

Il a été dévalisé de tous ses cadres, et au lendemain des élections européennes, certains sont même partis avec une partie de la recette, n’oubliant pas au passage de lui jeter à la figure qu’ils ne lui devaient rien et qu’il n’était qu’un gros autocrate totalitaire, qui n’était pour rien dans leur élection.

 

Corine LEPAGE, prétendît ainsi qu’elle aurait fait aussi bien sinon mieux, sans François BAYROU. Jean François KAHN, ayant un peu plus d’éthique, préféra  démissionner, plutôt que de demeurer dans un mouvement auquel il ne croyait plus.

 

Point de gifle cette fois-ci, point de leçon, point de réaction, sauf quelques vagues propos moralistes qui n’ont plus cours en politique depuis bien longtemps.

 

Dépouillé par certains, abandonné par d’autres, il ne restait plus alors à François BAYROU, qui en a  tant et tant rêvé, de jouer tout seul au Président de la République, en formant avec ses derniers militants, un conseil des ministres « pour du beurre », qui se réunira pour débattre doctement de tous les problèmes de la planète, sous les quolibets et les moqueries de journalistes à l’affut de ce type de sottises.

 

Triste fin d’un homme fatigué, qui a laissé passer son tour et qui ne peut ignorer que sans parti, sans responsable, sans partisan et désormais sans électeur, son ambition est forcément vouée à l’échec.      

 

Triste fin de voir cet homme, année après année, rentrée après rentrée, toujours un peu plus socialo, un peu plus bobo, un peu plus écolo, selon l’air du temps, toujours avec les mêmes mots, les mêmes gestes, le même ton  professoral, tenir les mêmes discours, donner les mêmes explications, avec toujours les mêmes exemples, devant des auditeurs un peu désabusés, empreints désormais d’une grande lassitude, qui finissent par ne plus écouter un discours qui n’est d’ailleurs plus audible.gpancrazi.over-blog.com/

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16 septembre 2011 5 16 /09 /septembre /2011 14:31

Par Youssef El TOUNSI

 

Tunisie, Egypte, Libye, après la dictature, l’intégrisme ?

 

Pour des raisons qui tiennent à l’histoire de la décolonisation, les leaders du monde arabe ont au départ, assis leur autorité  sur un nationalisme souvent exacerbé. Ils ont ensuite élevé l’anti colonialisme, l’anti américanisme, l’anti sionisme, au rang de doctrine politique, et ont désigné l’occident, comme étant l’ennemi à l’origine de tous leurs maux. Ils ont alors contraint leurs peuples à accepter, au nom de ce combat factice, la pauvreté ou même la misère, et à faire le sacrifice de la démocratie et des libertés individuelles.

 

Le développement de l’intégrisme religieux a été la conséquence la plus directe de cette politique, et c’est au nom de son combat que l’on a légitimé ces régimes autoritaires avec tout ce qui a suivi, en particulier la corruption des dirigeants, de l’administration et les mauvais traitements infligés à ces peuples..

 

Cela a accru l’influence de ces mouvements extrémistes qui sont devenus dans ces pays la principale force politique d’opposition.

 

C’est ce processus que l’Iran a connu.  Les iraniens se trouvent  confrontés à l’un des pays les plus intégristes au monde, mettant en œuvre les pratiques les plus barbares, alors que ce sont eux qui ont contribué à chasser le Chah,  au nom de la démocratie et de la liberté, et à mettre en place le régime des mollahs.

 

En IRAK,  la montée de l’intégrisme, l’instabilité et les troubles graves qui suivirent, le départ d’un dictateur sanguinaire, confirmèrent cette argumentation. On entendit alors de toute part des déclarations surréalistes, nostalgiques de l’ordre que savait faire régner Saddam Hussein. 

 

Il en va de même en AFGHANISTAN, où la communauté internationale s’est résignée à accepter que le pays soit à moyen terme réinvesti par le régime des talibans, la démocratie instaurée par l’OTAN ne paraissant pas pouvoir s’imposer.  

   

Ces exemples montrent qu’à  un régime despotique ne succède pas de facto une démocratie.

 

Qui peut dire de quoi sera fait l’avenir de la Tunisie qui va élire 23 octobre une assemblée constituante et dont tout laisse à penser qu’elle sera dominée par le parti islamiste Ennhada ?

 

Qui peut dire  ce que sera demain l’Egypte, avec les  Frères Musulmans, principale force organisée du pays, qui ne devraient pas avoir de mal à l’emporter aux élections prévues, dans les semaines qui viennent, pour renouveler les membres des deux chambres, sous l’autorité de l’armée.

 

De même qu’en Libye, dont les nouveaux responsables donnent pour seule indication qu’ils n’appliqueront pas intégralement la charia …

 

Tunisie, Egypte, Libye, trois exemples pour le monde arabo musulman. Deux modèles, L’Iran ? La Turquie ? Avec une multitude de déclinaisons. gpancrazi.over-blog.com/   

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15 septembre 2011 4 15 /09 /septembre /2011 06:40

Le billet d’Eric SEYDOUX

 

Elections primaires, que la meilleure perde.

 

Si les urnes socialistes venaient à confirmer les sondages, et si par conséquent François HOLLANDE gagnait les élections primaires, serait-il pour autant le candidat le mieux à même de l’emporter dans la confrontation présidentielle ?

 

Des élections primaires limitées aux adhérents du parti avec une condition d’ancienneté, ou sans une telle condition, ou élargies aux sympathisants, avec pour condition d’adhérer à une profession de foi, ou sans aucune condition, donneront, selon la base électorale choisie,  des résultats totalement différents.

 

On observe en effet que dans ce type de procédure, le choix de l’électeur est souvent déterminé par son degré de maturité politique.

 

Les militants les plus aguerris iront vers un vote fondé sur l’objectif de gagner l’élection pour laquelle cette procédure a été organisée, l’élection présidentielle.

 

Les sympathisants, en revanche, auront tendance à aller vers un vote de conviction quand il ne sera pas de cœur. Ils auront tendance à faire prévaloir l’orthodoxie sur la stratégie.

 

Un corps électoral élargi aurait donné ROCARD pour l’élection de 1981, sans qu’il soit sûr qu’il aurait été le plus qualifié pour battre GISCARD, de même qu’en 1995 on a assisté à la désagrégation d’un BALLADUR, qui aurait certainement été plébiscité par les sympathisants de droite, alors que les militants du  RPR soutenaient CHIRAC.

 

François HOLLANDE, vainqueur de tous les sondages, est situé bien en deçà de Ségolène ROYAL pour l’image présidentielle, le charisme, l’expérience dans l’exercice de responsabilités nationales, qui sont des conditions essentielles pour l’emporter.

 

L’exercice de fonctions ministérielles et sa qualification en 2007 pour le second tour de l’élection majeure, ont donné à Ségolène ROYAL une aura et une légitimité indiscutable pour occuper l’emploi.

 

Il est acquis en France que l’on ne sort pas un candidat à la présidentielle d’un chapeau et qu’objectivement,  l’ancienne ministre de François MITTERAND, dispose de plus d’éléments que les autres candidats socialistes pour l’emporter lors de la confrontation finale.gpancrazi.over-blog.com/

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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 07:21

Le billet d’Eric SEYDOUX

 

Pour qui roule Robert BOURGI ?

 

J’élimine de suite l’invraisemblable. Nicolas SARKOZY ce n’est pas possible. D’abord, il aurait bien  imaginé que tout le monde penserait à lui ; d’où le retour au premier plan de l’affaire BETTENCOURT et amalgame aidant, il aurait vite fait de se trouver englué dans le soupçon qui a poursuivi tous les locataires du palais de l’Elysée depuis Valérie GISCARD D’ESTAING, sur les péripéties de la France-Afrique.

 

Et puis, vous le voyez monter une opération aussi pourrie, avec un tel personnage qui demain le « balancera » à son  tour ? Non vraiment je n’y crois pas, et le président nous décevrait fortement, car s’il y a bien un domaine dans lequel personne n’a rien à lui reprocher, c’est bien celui de sa perspicacité.

 

S’il en était besoin, il y a enfin l’argument politique. On ne voit pas le président s’embarquer dans pareille galère, juste au moment où il remonte dans les sondages, et alors que Dominique de VILLEPIN semblait se montrer plus conciliant à son égard.

 

On dit que Jean-Marie LE PEN serait dépressif depuis sa retraite de la présidence du Front National, ce qui expliquerait que sa fille, aux dernières universités d’été du parti, l’ait remis au premier plan en lui laissant prononcer le discours d’ouverture.

 

Mais le père, qui ne pouvait se contenter de pareille aumône, aurait depuis plusieurs semaines, à l’insu de cette dernière, réactivé son réseau africain. Il lui aurait proposé un coup à double détente : le premier portant sur CHIRAC-VILLEPIN pour assurer le meilleur rendement à l’opération de communication,  le deuxième qui permettrait à Jean-Marie LE PEN de réapparaître au plus haut sommet de l’actualité. Comme vous-mêmes je n’y crois pas non plus. Non que le personnage de Robert BOURGI ne s’y prête pas, mais parce que l’ire de Jean-Marie LE PEN, interviewé par Ruth El KRIEF était telle que je ne pense pas qu’il soit suffisamment bon comédien pour simuler pareille crise de nerfs que celle à laquelle il nous a donné d’assister.

 

Alors qui ? CHIRAC qui veut se venger de SARKOZY, lui ne risquant plus rien tant politiquement que judiciairement ? De VILLEPIN lui-même qui après avoir fait patte de velours pour mieux se faire oublier déstabilise son meilleur ennemi en se faisant hara-kiri ? Impensable et de toute façon, trop dangereux à quelques semaines de la dernière phase judiciaire de l’affaire CLEAR-STREAM.

 

Robert BOURGI lui-même ? Comme tous ceux qui se sont trouvés humiliés, salis pendant des années et des années par les grands de ce monde, ils peuvent vouloir chercher un jour à se venger de leur tyrannie en les salissant à leur tour, se réhabilitant eux-mêmes en monopolisant quelques instants à leur profit tout l’espace médiatique dont leurs basses œuvres les avaient écartés, sur l’air du pardon qui leur sera toujours accordé.

 

Mais une autre hypothèse circule avec insistance. Toute aussi invraisemblable. On affirme dans des milieux dits généralement bien informés que NAFISSATOU DIALLO serait proche de l’internationale socialiste et  aurait eu des contacts avec des socialistes français à l’époque où François HOLLANDE en aurait été le Premier secrétaire.

 

Le fait que ce dernier ait piégé son concurrent direct lors de son passage à Paris à l’occasion  de la réunion du G20, en le faisant photographier à la sortie de l’immeuble où avait eu lieu la réunion secrète, accrédite l’implication du champion des sondages pour éliminer ses deux concurrents les plus sérieux d’un seul coup d’un seul : le Directeur du FMI en premier lieu, celui-ci entrainant dans sa chute celle avec laquelle il était lié par le désormais fameux pacte de Marrakech.

 

Le ménage étant fait à gauche, reste le concurrent de droite. C’est là que François HOLLANDE aurait fait appel à son ami d’enfance Bébert, qu’il connut en colonie de vacances dans les Alpes françaises et avec lequel il fit les meilleures blagues. Ils demeurèrent toujours en contact.

 

Bébert ne pouvait lui refuser pareil service. D’autant qu’il se murmure que François HOLLANDE voudrait réussir là où Edouard BALLADUR a échoué, être élu au premier tour.

 

Chacun connaît cette histoire de l’avocat d’assises qui soutenait qu’il y avait un gros doute sur la culpabilité de son client et qui pour le démontrer déclara dans sa plaidoirie, « d’ailleurs le coupable a décidé d’avouer » et montrant la porte d’entrée de la salle il ajouta « et  je lui demande de faire son entrée » Tout le monde se retourna vers l’entrée où il n’y avait bien sûr personne …preuve selon l’avocat du doute sur  la culpabilité de son client…

 

Aujourd’hui le doute est dans tous les esprits, à propos de tout et de n’importe quoi. Il sera de l’honneur de la presse de ne pas tomber sous le charme de ces aventuriers et de ces manipulateurs de tout poil, les fruits qu’ils leur offrent avec tant de générosité paraissant être d’une saveur trop irrésistible. gpancrazi.over-blog.com/

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 05:01

Le billet d’Eric SEYDOUX

 

Le combat d’une presse sur le déclin

 

Un bandeau qui passe sur itélé en continu m’apprend que Frédéric PECHENARD, directeur général de la police nationale, a « reconnu »* avoir donné l’ordre d’identifier le haut fonctionnaire qui a informé le journaliste du Monde Gérard DARVET, dans l’affaire BETTENCOURT en cours d’information judiciaire.

 

Reprenant avec beaucoup d’autres, les titres du  quotidien Le Monde et de l’hebdomadaire Marianne, sur « les écoutes du Monde » ou sur « l’espionnage du Monde », la chaîne pour ne pas demeurer en reste avec ces fleurons du journalisme français, a ajouté le commentaire suivant : « il a donc violé la loi sur le secret des sources ».

 

Lourde accusation pour celui qui est justement chargé, au plus haut sommet de l’Etat, de la faire respecter.

 

Selon le quotidien et l’hebdomadaire à l’origine de cette polémique, le détenteur d’informations confidentielles, qui les communique illégalement à un tiers, ne pourrait pas être recherché pour être jugé, dès lors que l’infraction qu’il a commise, l’a été au profit de la presse.

 

Pas même pour mettre fin à la divulgation, qui pourrait alors se perpétuer.

 

On arrive à cette solution par un raisonnement singulièrement pervers : celui qui viole le secret auquel il est tenu, secret professionnel, médical, militaire, de l’instruction…au profit d’un journaliste, deviendrait une source de journaliste, son identification serait donc contraire à la loi sur la protection des sources.

 

En allant jusqu’au bout du raisonnement, toute personne, détentrice d’une information couverte par le secret pourrait ainsi, violer le secret qu’elle est censée protéger en le remettant à un tiers, utiliser n’importe quel moyen illégal qu’elle estimerait opportun pour se le procurer, comme voler les documents qui le contiennent, commettre une effraction à cette même fin, à partir du moment où l’information à l’origine du délit serait destinée à un journaliste, aucune poursuite ne pourrait être engagée contre elle, sous peine de violer la loi sur le secret des sources.

 

Et tant pis pour les victimes que la loi a voulu protéger ! La protection des sources ne doit pas connaître de limite.

 

Il va de soi que le journaliste lui-même qui aurait, par le fait même, commis le délit de recel de l’infraction commise par son informateur, ne pourrait pas plus être poursuivi.

 

L’auteur du manquement pris de remords ne pourrait même pas avouer son méfait, cela conduirait inévitablement à l’infraction  sur la protection des sources…

 

Tout pouvoir est aujourd’hui encadré par la loi et se trouve en outre  sous le contrôle exigeant de la presse. Sauf justement la presse. On a rarement vu des campagnes de presse concerner un « confrère ».  

 

La presse écrite se montre  de plus en plus exigeante sur ses droits, de plus en plus arrogante.

Elle juge, condamne, défend les uns, pas les autres, décide de s’attaquer à un tel plutôt qu’à tel autre, décide de ce qui est bien et de ce qui est mal, de ce qui est juste, de ce qui est légal, de ce qui doit être publié, de qui doit être épargné...

 

Sauf la limite de la diffamation, elle est libre de dire ce que bon lui semble, elle le dit avec de moins en moins de nuance, de moins en moins de prudence, de plus en plus d’assurance et cela va de soi, sans la moindre once de délicatesse.

 

Cette évolution assez récente est la conséquence d’une absence évidente d’équilibre dans la diversité des opinions des différents organes qui la constitue, avec comme corolaire une place de plus en plus importante pour une idéologie marquée, signe de déclin dans sa fonction d’informer et qui va chercher une compensation dans un combat qu’elle livre sans merci, à la défense d’une liberté, que pourtant personne ne lui conteste. gpancrazi.over-blog.com/

 

 

*France info 9 septembre 2011 « Oui, j’ai demandé à la Direction Centrale du Renseignement Intérieur d’identifier le haut fonctionnaire qui, soumis au secret professionnel et ayant un accès direct des documents sensibles, divulguait des informations confidentielles dans une affaire judiciaire en cours. Je trouve cela grave. Il s’agit d’une infraction pénale ».

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10 septembre 2011 6 10 /09 /septembre /2011 11:38

Le billet d’Eric SEYDOUX

 

 

A Marseille, Jean-Noël GUERRINI trouve comme explication à ses déboires politico-financiers, un complot qui aurait été fomenté « au sommet de l’Etat ». C’est clair, c’est propre, c’est net et sans bavure. Le plus haut sommet de l’Etat s’est intéressé à lui, c’est donc qu’il est très important. Cela lui permet ainsi d’atténuer les chefs de mise en examen peu prestigieux dont il est l’objet. Pour ce méditerranéen plein de prétention, ses déboires ne peuvent être que politiques, c’est d’ailleurs pour cela que la presse parle d’affaire politico financière, n’est ce pas. Ses amis s’en contenteront. Pourquoi pas ? Après tout cela a marché tant de fois. Mais cette fois ci cela n’a pas l’air d’avoir marché. Son parti l’a prié de démissionner.

 

La semaine d’avant c’est la juge Isabelle PREVOST DESPREZ qui dit avoir été mise sur écoute, avoir été surveillée, malmenée dans ses affaires privées, utilisées pour lui nuire, bref tous les ingrédients du complot pour la déstabiliser et l’empêcher de faire son travail, à savoir, rapporter la preuve que Nicolas SARKOZY se faisait remettre de l’argent par Liliane BETTENCOURT. Cela n’a pas marché non plus. Ni l’infirmière, ni sa propre greffière qu’elle citait à l’appuie de ses dires n’ont confirmé. Certains ont rétorqué que c’était justement la preuve du complot...

 

En remontant encore, on trouve l’affaire DSK, dans laquelle les sondages ont montré qu’un pourcentage important de français croyaient au complot. Il a confié à ses amis, juste avant l’affaire, qu’il serait victime d’un complot franco-russe, avec Poutine comme maître d’œuvre, pour l’empêcher d’arriver au pouvoir en France. Etonnant non ? Cela n’a pas l’air de marcher non plus. Mais sa parole est très attendue. Pourquoi ne parle-t-il pas ? Mystère. C’est que ce doit être plus compliqué que cela en a l’air. Il aura bien réfléchi en tout cas.

 

En remontant encore un peu plus, François HOLLANDE l’avait déjà piégé à Paris lors de sa venue à l’occasion de la réunion du G 20. François HOLLANDE emprunte décidément beaucoup à son mentor François MITTERRAND. Le Directeur général du FMI eut la surprise de voir un photographe venir immortaliser la sortie de sa rencontre secrète avec François HOLLANDE, qui lui-même s’était fait photographier sortant juste avant lui, du même immeuble en travaux Du travail de professionnel, mais n’exagérons rien, plus une peau de banane qu’un complot. Mais tout de même, l’homme avait manifestement une certaine propension à se faire piéger.

 

Le complot comme panacée des hommes politiques en difficulté ? Auteurs ou victimes. C’est vieux comme le monde des dictateurs aux sportifs convaincus de dopage en passant par le mari qui trompe sa femme. Le complot a encore de beaux jours devant lui. 

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8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 13:45

Marie-Ségolène Royal, est née en 1953, à Dakar, au Sénégal, alors Afrique Occidentale Française, où son père, officier d’artillerie de marine, avait été affecté, avant un séjour en Martinique.

Elle a 10 ans, lorsque la famille Royal s'installe dans le village de Charmes, dans les Vosges, d’où elle est originaire, et où, quatrième d’une fratrie qui compte huit enfants, elle y fait ses études primaires et secondaires, qu’elle terminera à  Epinal. Education provinciale de la France de l’après guerre, stricte et religieuse, comme l’était celle des filles de sa condition,  avec un père autoritaire et une mère soumise, qui se rebellera.

Elle passera ainsi d’une France des campagnes encore patriarcale, patriote et religieuse, à une France des idéologues, du  multiculturalisme, du matérialisme débridé, puis de l’égalitarisme, avec en toile de fond,  la fulgurante révolution de la communication.

 

Elle aime à répéter qu’elle s’est construite,  par opposition à ce qu’elle fut. Mais peut-on vraiment échapper à ce que l’on a été ?  

 

Double culture, double appartenance à la France de MAURRAS et à celle de JAURES. Ségolène ROYAL  eut l’intelligence de prendre, dans l’histoire comme dans son histoire personnelle, pourtant par certains côtés douloureuse, le meilleur pour laisser le  pire, là où beaucoup d’autres auraient tout rejeté.

 

Femme sans complexe, courageuse et déterminée, mais en réalité femme triste, qui cache une  éternelle douleur derrière un sourire en forme de masque, derrière une indignation ironique presque constante, femme secrète, fermée, qui ne se livre  pas, inattendue, qui émerveille, puis qui lasse et que l’on finit par fuir,  femme solitaire, femme seule, vivant hors du monde, hors des réseaux, hors de tout. Tournée sur elle-même, elle ne se préoccupe pas de son entourage qu’il la serve ou non. A-t-elle des amis fidèles, le sait-elle elle-même, cherche-t-elle d’ailleurs à en avoir ? Tous les responsables du parti socialiste, ou presque, sont venus à elle à un moment ou à un autre, puis sont repartis, vers d’autres aventures,  déçus, décontenancés, amers pour certains, convaincus que  le cri de« fraternité » n’était qu’un slogan de meeting.

 

Son indépendance d’esprit, qui pourrait être un atout, la confine à la froideur. Elle n’est pas une femme de concession  ni de compromis ; ce qui n’est pas une qualité quand on a le pouvoir, mais qui est un défaut majeur quand on cherche à le conquérir.

 

Elle a un bon sens de l’improvisation, même si à trop improviser elle finit par sur-réagir. On a l’impression qu’il manque chez cette femme politique un travail de fond pour la stabiliser et lui donner des repères. Les sondages aidant, il semble qu’elle ne dispose plus de beaucoup d’alliés au sein du parti socialiste. Il lui reste un électorat fidèle, qui apprécie chez elle une certaine originalité pour ne pas dire excentricité.

 

Avec Ségolène ROYAL, on doit toujours s’attendre à tout : excuses aux chefs d’Etat africains au nom de la France, show à l’américaine, genre prédicateur, promenade sur la muraille de Chine avec néologisme fortuit, contre-pied par ci, contre-pied par là, dès que l’occasion se présente. Elle sait, quand elle en éprouve la nécessité, assurer le spectacle. Elle sait aussi s’installer dans un silence pesant comme ce fut le cas pendant quelques mois.         

 

Son éducation, ses manières, ses accoutrements aujourd’hui abandonnés,  ravissaient un François MITTERAND qui ne dissimulait pas un petit faible pour cette jeune femme à la voix traînante, envoûtante ou énervante,  d’un autre temps, d’un autre monde.

 

C’est cette vie, cette éducation qui fit d’elle à la fois la femme de gauche qui contestera les structures de la société avant de les adopter, et la femme d’ordre, patriote, n’hésitant pas à s’envelopper dans le drapeau français, parlant sécurité, proposant « naturellement » les militaires pour l’éducation des jeunes délinquants, ce que quiconque à droite n’a jamais osé faire, sous peine de se faire traiter de fasciste.

 

S’y ajoutera une volonté sans nulle autre pareille, une force de caractère indéniable  et une détermination sans borne, qui firent d’elle, une femme d’une dignité et d’une fierté qui vire vite à la vanité, ambitieuse comme il va de soi, en fin de compte, toutes les qualités réunies pour réussir.

 

Paris, les années 70, Sciences po, l’ENA, le PS… et tout qui s’accélère, les années 80, les années 2000, de ministre de François MITTERAND, à qui elle offrira ses larmes au moment de son départ de l’Elysée, jusqu’à sa sélection pour la phase finale de la présidentielle, seule femme à être arrivée jusque là, après avoir battu et ringardisé FABIUS et STRAUSS KAHN, et malgré un parti miné par les intrigues, les coups bas,  les mauvais coups et les sales coups, qui ne la soutint pas, pas plus que ses leaders trop affairés par leur propre destin.    

 

Ecartée par les ultras du secrétariat général, dont elle a été la bête noire, toujours plus isolée, plus délaissée par un parti et par une Martine AUBRY qui la laisse s’épuiser, sans même  chercher désormais à  dissimuler son profond mépris, à cette femme dont elle estime qu’elle n’a ni les manières ni la lignée ni même les codes pour vivre à la Cour de SOLFERINO. C’est ainsi qu’elle lui signifiât, dans un dernier accès de goujaterie, comme les filles de grande famille savent le faire pour rabrouer des domestiques qui les excèdent : « Elle est trop impatiente la Ségolène ! »

 

Pour n’avoir existé que par elle-même, elle se trouve aujourd’hui trop isolée, trop méfiante ainsi que la vie le lui a appris, trop dans l’adversité, et en même temps, trop sûre d’elle-même et de son destin …

 

Les aventures politiques solitaires n’ont jamais prospérées, ce sera  sa dernière vanité politique que de n’y avoir pas cru…Reste peut-être une dernière rebuffade, dont elle seule a le secret. Les élections primaires lui en donneront sûrement l’opportunité. Mais cela suffira-t-il ?    

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7 septembre 2011 3 07 /09 /septembre /2011 06:59

Le billet d’Eric SEYDOUX  

 

« SARKO m’a tuer » ! Et tant pis pour l’éthique.  

 

Pour avoir retenu un tel titre, les auteurs de ce livre auront certainement dû faire preuve d’un manque évident d’imagination.

 

Ou peut-être que nos journalistes écrivains, après en avoir tellement abusé, s’en trouvèrent-ils démunis  au moment du couronnement de leur œuvre...

 

A moins qu’ils aient pensé que ce cliché éculé, correspondait le mieux à une cible de lecteurs éprouvés par une vie souvent difficile, qui pourraient trouver dans ce nouveau brûlot anti présidentiel une revanche sur le sort, un soulagement aux déboires de la vie, soulagement qu’ils auraient d’ailleurs pu aussi bien se procurer dans les récits qui emplissent les magazines, d’une LOANA déprimée et obèse ou dans les pitoyables reality show télévisuels dont on nous accable, succédanés des jeux du cirque, qui offraient à un public sadique et cruel, l’immolation de la victime, sur le théâtre même de sa fugace gloire.

 

« SARKO m’a tuer » ne serait alors qu’une transposition, à un livre, de ces émissions de télévision, dans lesquelles ont fait exposer, à de pauvres gens qui ont perdu tout sens de la dignité, du respect d’autrui, comme du leur propre,  leurs affaires de famille les plus sordides, leurs maux les plus intimes, leurs déboires professionnels, leurs avanies conjugales.

 

Voici deux journalistes, qui ont le privilège de se prévaloir du titre d’un journal, qui à une certaine époque fut certainement l’un des organes de presse le plus prestigieux qui soit et  qui ne trouvent rien de mieux, pour assurer leur pitance médiatique, que de procéder à une triste exhumation, d’ambitions inassouvies, de vanités déplacées et d’égos démesurés.

 

Voici deux journalistes qui savent bien qu’ils trouveront bienveillance et assistance auprès de tous ceux, et ils sont nombreux sous tous les régimes, qui s’étant trouvés un jour dépositaires d’une parcelle de l’autorité, ont cru qu’ils l’incarnaient, en même temps que la justice, la vérité, la vertu et que par conséquent on ne pourrait jamais les en démunir, sauf à commettre une terrible injustice, une violation intolérable du droit, une ignominie.

 

Comment alors pourront-ils hésiter, à aller exhiber leur âme martyrisée sous les feux glauques d’une lumière qui ne cherche qu’à meurtrir, et à s’en  remettre à ceux,  qui veilleront pour que la chose soit « plus belle encore», à ne retenir que les pages les plus perfides de leur histoire, sans trop de souci de vérité ou même parfois de vraisemblance, seul comptera, pour les uns d’assouvir le désamour de leur vie, pour les autres de conduire leur combat contre un président liberticide, enclin à tous les favoritismes, prévaricateur, corrupteur quand il n’est pas lui-même corrompu, affameur de pauvres, enrichisseur de riches, et que sais-je encore 

 

Ces journalistes-écrivains,  protégés par leur corporation, affectés par le syndrome du Watergate devenu l’ambition des médiocres, qui s’illusionnent de pouvoir, sur un coup un seul, faire vaciller le monde, faire chuter un pouvoir qu’ils abominent, se moquant avec désinvolture du discrédit qu’ils pourront jeter sur une profession, de plus en plus atteinte par ce mélange des genres, convaincus, d’être seuls à détenir la vérité et de la pureté de leurs convictions.

 

A force de pouvoir s’offrir tous les quatre matins sans la moindre mesure et toujours sans le moindre risque, la dénonciation « d’affaires d’Etat  d’une extrême gravité », à force d’avoir vu dans les caniveaux de Paris les corps gisants des témoins de ces affaires d’Etat, à force de dire que les juges, s’ils ne sont pas aux ordres, sont harcelés par des mains occultes dirigées par des cabinets noirs, à force de dire que la presse n’est pas libre, à force de dire que la France est une dictature autoritaire et bientôt sanguinaire, ils perdent tout crédit au profit d’une idéologie, tellement extrême, qu’on en vient à la rejeter en bloc.

 

S’il est de la fonction du journaliste de dénoncer les excès des pouvoirs, dans une société démocratique aussi policée que la nôtre, ce doit être avec prudence, circonspection et après avoir effectué un travail d’enquête rigoureux : croiser les sources, connaître la version des mis en cause en les interpelant, vérifier auprès des témoins cités la réalité des allégations qu’on leur prête, traiter chaque personne objet de l’enquête sur un pied d’égalité quelle que soit sa fonction, son aura ou sa personnalité.

 

Lorsque l’idéologie l’emporte sur tout le reste, lorsque l’on considère, prétention inouïe, détenir la vérité la seule qui vaille, la seule qui compte, au point de pouvoir se dispenser de toutes ces règles, lorsque l’on sait que de toute façon personne n’osera contester ce qui est dit, à peine de se trouver dans le camp trouble des auteurs des coups tordus, des barbouzes et des comploteurs, ce journalisme là se perpétuera, et tant pis pour l’éthique..

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5 septembre 2011 1 05 /09 /septembre /2011 05:50

Par Eric SEYDOUX

 

Sûr de lui, sûr de ce qu’il faut faire et de ce qu’il ne faut pas faire, grand donneur de leçons, sachant mieux que quiconque distinguer le bien du mal, le bon du méchant, l’honnête du malhonnête, il fonce droit devant lui, sans jamais se laisser effleurer par le doute, le verbe haut, rempli de ses convictions, de ses certitudes et de sa vérité.

 

Feignant de se maîtriser, il s’exprime toujours avec une colère rentrée, pour décrire des situations qu’il qualifie d’intolérables, d’ignobles, de scandaleuses, et dans la dénonciation desquelles il a acquis sa notoriété. Une sorte de dénonciateur public, y compris d’ailleurs de ses amis politiques ; la fédération des Bouches du Rhône du parti socialiste, Dominique STRAUSS KAHN à peine débarqué, sont en train actuellement d’en faire les frais. Sa voix est douce et trainante bien que ferme, son visage d’ange contraste avec les traits durs de ses lèvres, qui trahissent une intransigeance à la FOUQUIER TINVILLE.

 

Peu conciliant, il condamne, tout ce qu’il estime être déviance, dérapage, manquement, dans des jugements expéditifs et sans nuance. Avocat dans le privé, procureur en politique, il sanctionne, exclut, destitue,  sans état d’âme. Il a l’arrogance du bourgeois, l’assurance que procure le bien être, l’immodestie du parvenu.

 

Le culot est le secret de sa réussite, pas de complexe, outrecuidant au possible, beau causeur et beau gosse, ce quinquagénaire d’une élégance raffinée, servie par une décontraction naturelle, apparaît aux yeux de tous comme faisant partie des quadras du parti socialiste.

 

Sympathique pour ceux qui pensent comme lui, antipathique pour les autres, c’est une sorte de melting-pot entre Noël MAMERE et Jean-Luc MELENCHON.      

 

Ce n’est pas un doctrinaire, contrairement à l’impression qu’il donne. Pragmatique et éclectique, des projets pleins la tête, il a toujours une solution clé en main à proposer, pour régler chaque problème. Son programme s’intitule d’ailleurs: « Cent idées et le capitalisme coopératif. »

 

Sa grande ambition : la création d’une sixième République, qui serait une République idéale, mais qui à l’examen, n’est que le plagiat de la quatrième.

 

Il est vrai, à y regarder de plus près, qu’il y a chez cet homme un petit quelque chose de passéiste. Son éloquence toute radicale socialiste, sa verve surannée, la recherche d’une terminologie  précieuse, son admiration pour Edgard FAURE, son goût pour les grands déjeuners républicains et champêtres, font de lui un homme politique du siècle précédent. C’est le type de personnage que l’on aurait pu voir au lever du jour sur les prés, chemise blanche et pantalon noir, encadré d’hommes en noir et chapeaux hauts de forme,  régler ses comptes à la Gaston DEFERRE.

 

Candidat à l’investiture du parti socialiste, bien qu’il sache, même si d’aucuns lui reconnaissent une certaine prétention, qu’il n’a aucune chance.

 

C’est une candidature pour prendre date pour le court, le moyen et le long terme. Pour cette fois ci, il se contentera de se rallier à celui qui l’emportera aux primaires.

 

Ainsi, en cas de victoire il ne restera pas au bord du chemin. Il sera alors un Chevènement, prompt à la démission, ce qui cadrerait avec l’image qu’il veut donner de lui, ou bien, il rentrera dans le rang pour vivre benoîtement une douce vie ministérielle, ce qui correspondrait plutôt, selon ses adversaires,  à ce qu’il est réellement.

 

On ne voit toutefois pas très bien où il se situe vraiment, ni la plus value qu’il est susceptible d’apporter par rapport aux autres candidats. Le programme qu’il décline de temps à autres, à l’occasion de ses prestations télévisuelles, original et très personnalisé, fait plus penser à un programme de second tour de la présidentielle, qu’à celui d’un candidat au premier tour des primaires d’un parti.

 

Il a fait, comme l’on dit, le buzz à deux occasions, si l’on oublie la triste dénonciation des tribunaux de commerce, qui devaient, à raison de « leurs nombreux et graves dysfonctionnements » constituer le scandale du siècle dernier.

 

C’est indiscutablement la mise en cause de TF1 et de ses journalistes, faite off, ce qui a eu le mérite de la sincérité, et « l’ignoble injustice », dont sa compagne journaliste a été victime, au prétexte « fallacieux » qu’il était candidat aux élections primaires du parti socialiste.

 

Le premier évènement n’a pas eu l’air d’émouvoir plus que cela, le landerneau journalistique de notre bonne vieille France qui en a vu d’autres. Arnaud MONTEBOURG a été conforme à lui-même. Il a mis en cause avec une brutalité sans égal un grand média national, témoignant de son absence de mesure, assez inquiétante pour quelqu’un qui prétend vouloir jouer un rôle de responsable politique au plus haut sommet de l’Etat. 

 

Pour le second, avec sa compagne, ils ont reçu un unanime soutien de tout ce qui compte dans le paysage médiatique. Ils ont été déclarés grandes victimes du PAF, ce qui lui a apporté, à titre personnel, une grande jubilation intérieure, étant enfin à son tour, par compagne interposée,  la victime de l’une  de ces injustices qui jalonnent notre pays, et qu’il a tant dénoncées.

 

Cela lui a tout de même procuré l’avantage, ainsi qu’à sa compagne qui l’y a précédé, de passer chez Laurent RUQUIER dans son émission du samedi soir « On n’est pas couché ».

 

Même ZEMMOUR les a soutenus sans la moindre restriction.

 

Décision injustifiée, stupide, non fondée…attentatoire aux libertés, discriminatoire pour les femmes, injurieuse pour l’intégrité de la journaliste…a-t-on entendu de toutes parts.     

 

La mesure prise par l’employeur d’Audrey de la suspendre de son émission politique télévisuelle, serait donc une pure turpitude,  comme il vient d’être dit.

 

Aujourd’hui tout est rentré dans l’ordre. Elle remplace ZEMMOUR chez RUQUIER.

 

Mais en réalité, de quoi s’agit-il ?  

 

Des émissions sont produites sur de nombreuses chaînes de télévision, consistant à interroger des hommes ou des femmes politiques. A l’occasion d’une élection, le rôle du  journaliste, ou comme en l’espèce de la journaliste qui conduit les entretiens, est de poser des questions auxquelles des candidats vont devoir répondre. Ces émissions contribuent à forger l’opinion des téléspectateurs qui les regardent.

 

Selon les questions que le journaliste pose, selon la façon dont il les pose, l’intonation qu’il y met, l’ironie ou la gravité dont il peut faire preuve ; selon la manière dont il présente les faits qui sous tendent la question ou l’éclairage qu’il leur donne ; selon l’impertinence ou la bienveillance qu’il a à l’endroit de celui qu’il reçoit ; selon l’écoute dont il va faire preuve selon qu’il l’interrompe pour le contredire ou le laisse s’exprimer à loisir, selon les relances faites qui vont dans le sens de l’argumentation de l’invité  ou au contraire qui la contrarient, selon, selon, selon…le journaliste, même à son corps défendant,   va influencer   la qualité de la prestation, et peut influencer le téléspectateur.

 

La tenue d’une émission politique par la compagne -ou le compagnon- d’un responsable politique, lorsque des élections, auxquelles il est lui-même candidat se profilent, n’est pas une situation anodine.

 

Peut on en effet affirmer que la journaliste la plus honnête et la plus professionnelle qui soit, puisse questionner l’homme qu’elle aime, -ainsi qu’elle l’a elle-même qualifié- dans le cadre d’une épreuve de désignation à une élection majeure, sans que cela ne pose le moindre problème ni à elle-même, ni au média support de l’émission, ni aux téléspectateurs, ni aux autres concurrents, et que cela n’en posera pas plus lorsque ces derniers seront à leur tour, soumis à la question, sur le plateau de la compagne de leur adversaire ? Il semble que oui, samedi 3 septembre pour sa première dans « on n’est pas couché », elle a interviewé Martine AUBRY.   

 

Si les politiques et les journalistes font de plus en plus bon ménage, l’amour comme l’amitié qui les anime a une limite, la vertu.   

 

C’est étonnant qu’un Arnaud MONTEBOURG, grand pourfendeur devant l’éternel du conflit d’intérêt, n’y ait pas songé. Mais l’amour ne rend il pas aveugle ?

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