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29 octobre 2012 1 29 /10 /octobre /2012 07:54

Ce billet a été sélectionné par le journal en ligne l’Express.fr et publié à sa Une. 

Les rumeurs qui ont circulé ces derniers jours sur le remplacement imminent de l’hôte de Matignon, ont créé une certaine tension qui a relancé le procès en incompétence qui avait été engagé contre ce dernier.

Le congrès du Parti socialiste de Toulouse, a alors pratiquement eu pour seul objet de désamorcer cette situation de crise tout en dénonçant l’opposition qui serait à l’origine de ces manœuvres indignes. Tous se sont succédés à la tribune, pour dire qu’à partir de maintenant ils feraient corps avec leur Premier ministre.

En réalité on sait bien que le jeu de certains de ceux ou de celles qui sont venus la main  sur le cœur soutenir Jean-Marc AYRAULT et qui ont peut-être même contribué, certainement sans l’avoir voulu à cette situation, va consister à tout faire pour se trouver « placé », le moment venu, afin de décrocher la timbale et que par conséquent leur promesse sera difficile à tenir.  

Trop de monde au Parti Socialiste s’estime mériter d’exercer « la fonction ». Jusqu’à la burlesque péroraison sur la chaîne de télévision qui l’emploie, de la compagne du ministre du redressement productif, auquel personne n’avait jusqu’alors pensé, et qui a été très caractéristique de cette situation.

Mais il n’y a pas que cela. Candidat ou non à Matignon, chacun veut, comme c’est souvent le cas au parti socialiste, jouer sa propre partition. Chacun cherche à imprimer son rapport de force pour peser, tant vis-à-vis des siens que de l’Elysée et être toujours prêt pour le coup d’après. Et s’il se trouve que l’on est ministre, tout l’art consistera à ce que l’exercice de la fonction ne puisse en aucune façon venir flétrir la ligne politique support de ses ambitions. Il est donc nécessaire d’envoyer des signes clairs, des messages. « Non je n’ai pas oublié  » chantait Enrico MACIAS à ses admirateurs, qui doutaient de sa sincérité après qu’il eut revêtu les habits du succès.

On en arrive alors à ce que l’on appelle les couacs que l’on a injustement fait endosser  au Premier Ministre. Entre autres exemples, le cannabis pour Vincent PEILLON sujet sensible alors qu’il a en charge l’éducation des jeunes, les marchés publics pour Arnaud MONTEBOURG, qui ne peut ignorer qu’ils ne s’attribuent pas « de la main à la main » mais après une procédure de mise en concurrence complexe, les « pigeons » pour Pierre MOSCOVICI qui reculera devant le mouvement de ces inattendus ramiers, le refus pour Manuel VALLS d’imposer aux policiers la délivrance d’un récépissé comme promis pendant la campagne, l’introduction de la préférence sexuelle de nos écrivains dans les manuels scolaires, par Najat VALLAUT BELKACEM, qui a suscité l’ire des associations de parents d’élèves,  la redevance pour Jérôme CAHUZAC dans les résidences secondaires, celles sur les écrans d’ordinateur pour Aurélie FILIPETTI …

Tout cela sans toujours la concertation et la réflexion nécessaire, avec comme devise : si ça passe, tant mieux pour moi,  si ça ne passe pas, tant pis pour le Premier ministre. C’est à ce dernier que l’opposition, pour des raisons évidentes d’efficacité de son combat politique, fera  reproche. Elle lui fera tout endosser en le désignant « animateur de la symphonie des couacs ».

Et n’ayant rien trouvé à lui imputer « personnellement », elle  a exploité avec il faut bien le dire une certaine mauvaise foi, son observation selon laquelle « la loi sur le logement  serait retoquée par le Conseil Constitutionnel », compte tenu de l’erreur de procédure qui entachait sa régularité. L’opposition s’est alors ruée là dessus pour affirmer, avec la péremption qui sied dans ces cas là, que le Premier ministre avait « violé » le sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs. Diable ! En fait, une attaque aussi injustifiée que dérisoire. Le Premier ministre n’a rien violé, son commentaire relevait du truisme et n’aurait jamais été élevé au rang de polémique nationale en temps normal.

Pour autant, il est  sûr que cette situation qui l’affaiblit ne peut perdurer. Sur EUROPE 1,  Jean-Marc AYRAULT avait averti que, « la prochaine fois ce sera le bon de sortie » selon la formule même de Jean-Pierre El KABBACH. Il sera pourtant difficile pour le Premier ministre, d’aller au clash dans la situation actuelle.

Et on peut se demander si les promesses faites par ses amis politiques seront tenues.

Déjà, Harlem DESIR, qui lui aussi veut marquer son territoire  a « poussé le congrès » sur le vote des étrangers, alors que le Premier ministre avait éclipsé ce point dans son discours. Il est vrai qu’Harlem DESIR n’est pas ministre.   

Et puis, les lampions de la fête à peine éteints, Cécile DUFLOT qui avec une régularité de métronome a su largement nourrir le procès en amateurisme fait au Premier ministre, a parlé de réquisitionner les logements vacants, sujet extrêmement sensible qui touche à l’un des droits auxquels les français sont le plus attachés, le droit de propriété. Matignon avait-il donné son feu vert à une pareille annonce ? Dans la foulée, elle a encore proposé de reloger les sans logis dans des bureaux, casernes, hôpitaux et autres bâtiments administratifs désaffectés, alors que l’opportunité de la transformation de ces locaux en habitation avec mise aux normes, nécessitant des travaux d’importance sur plusieurs années, avec des budgets conséquents, ne semble pas avoir été décidée. Premier nouveau couac ? Certainement pas, madame DUFLOT ne s’est engagée à rien, elle n’est pas socialiste…      

Pour ces derniers, nous verrons bien si Toulouse aura été le signal du renouveau gouvernemental ou seulement le congrès du bal des hypocrites.

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