Jean-Luc qui ? Ah Mélenchon ! Oui, il paraît qu’il déprime. Non, il n’est pas en dépression, à proprement parler, disons qu’il n’a pas le moral, ça se comprend non ? Celui qui, il y a quelques semaines, faisait exploser la campagne présidentielle avec ses meetings en plein air, avec ses foules en délire, le héros de l’interdiction des licenciements, le détracteur des patrons voleurs, celui qui devait terrasser une Marine Le Pen à la ramasse…Et bien figurez vous qu’il n’est plus que l’ombre de lui-même.
Bon, passons sur son échec contre la présidente du Front National, erreur de stratégie. Mais pour le reste, il sait bien qu’il avait raison, regardez les patrons qui licencient à tour de bras comme au bon vieux temps de la droite triomphante. Tout ça pour ça !
Sans lui François Hollande serait à l’heure qu’il est en vacances à Hammamet ! C’est grâce à ses millions de voix qu’il peut faire le beau sur le perron de l’Elysée et qu’il se pavane dans les sommets internationaux.
Et pendant ce temps ceux qui l’acclamaient à tout rompre sur la Place de la Bastille, se font virer à tour de bras des entreprises. Ce qui lui fait encore plus mal c’est l’autre, qui doit se marrer en se disant qu’il n’aura pas eu à attendre trop longtemps.
Inacceptable le plan !!! A-t-il dit le 14 juillet. Et alors ? Alors rien ! Tout le monde sera viré. Au train où vont les choses, nous avons tous vocation à devenir des grecs, a-t-il prédit lors des rares émissions où on l’invite encore en cette période estivale. Ce n’est pas de la déprime ça ?
Et le Front de gauche ? Malgré ses millions de voix, les communistes ont beaucoup moins de députés. Pierre Laurent et Marie-Georges qui en mourraient d’envie ont renoncé au gouvernement, alors que leur place était prête. Il a réussi avec habileté à les en dissuader. Mais maintenant ils lui font la gueule. Des députés en moins, pas de ministres répètent-ils…Ils le battent froid, ils s’organisent sans lui. Mélenchon, répètent-ils en sourdine, c’est une fausse bonne affaire. Trop rigide, pas assez politique.
Et voila, il se retrouve tout seul. Tenez regardez les journalistes. Ils préfèrent maintenant NKM et son chignon collé, la première dame et le protocole, le cas Thomas, le jean collant de Cécile, sa robe vague à fleurs bleue... Ah, celle-là, rien que son évocation le rend malade, mais vraiment malade. Elle est docile comme un toutou ! Les trains de déchets nucléaires italiens sillonner la France autant qu’ils le veulent, pas de problème, personne ne bronche. Comme dit le sénateur Placé, nous sommes là pour convaincre. Des pédagogues de l’écologie en quelque sorte...
Et lui de ruminer dans son coin, « ils n’y croient pas une seconde. Ils font semblant, seul le casse-croûte les intéresse ».
Ils pensent maintenant aux municipales, accords, stratégies, listes communes, plus rien d’autre ne compte. Lui, fait parti d’un autre monde, d’une autre vie. Il aime le peuple, mais le peuple entité, à condition de ne pas trop s’en approcher. Lorsque les traits se font de plus en plus précis, lorsque l’on distingue les visages, on y trouve alors des hommes et des femmes, avec des problèmes, des besoins, des ambitions et très vite des égoïsmes qui se font jour et qui prennent le dessus.
Et s’il arrêtait tout ? S’il fichait tout en l’air ? Non, ce n’est pas une blague, il y pense. Qui me l’a dit ? Mais le bon sens monsieur, le bon sens, il sait tout celui là. Un coup de blues passager ? Peut-être, mais pas si sûr que cela. Il y réfléchit sérieusement. Son angoisse, finir comme François Bayrou. Ça vaut le coup d’y réfléchir non ?