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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 17:09

L’importance des scores effectués par les écologistes lors des élections locales et l’échec cinglant dont ils sont l’objet à chaque élection présidentielle, sont analysés comme la conséquence de ce que le parti qui les représente, aujourd’hui EELV,   est un parti de proximité qui rejette la présidentialisation du pouvoir de la 5e République, peu compatible avec leurs convictions profondes.

 

L’explication semble en réalité encore plus simple. Elle résulte de ce que la clientèle dite écologiste est essentiellement issue du mouvement gauchiste de Mai 1968. C’est une clientèle qui a pris comme habitude, en ce qui concerne son expression électorale, l’itinérance, et si son vote de prédilection est d’aller tout naturellement vers des mouvements qui  correspondent à sa nature originelle, Ligue Communiste Révolutionnaire, devenu Nouveau Parti Anticapitaliste, Lutte Ouvrière, ses suffrages se portent aussi et surtout, bien évidemment, vers le parti écologiste.

 

Les électeurs de cette mouvance politique vont ainsi affirmer, à travers les partis proposant une offre révolutionnaire, leur révolte envers une société injuste, qu’ils exprimeront à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle, mais reviendront avec le parti écologiste à un certain réalisme conventionnel, pour des élections plus gratifiantes avec élus locaux, députés européens, et députés nationaux.

 

Cohn BENDIT, qui a conscience du caractère fugace de cet électorat, a suggéré de s’en tenir à un accord avec le parti socialiste, pour permettre au parti écologiste, qui n’aurait pas présenté de candidat à l’élection  présidentielle, d’avoir un groupe à l’Assemblée Nationale,.

 

La Secrétaire Générale d’EELV, Cécile DUFLOT, n’ayant pas les mêmes intérêts, a préféré imposer une candidate à l’élection majeure, afin de peser sur l’accord qui selon elle se serait délité en cas d’absence du mouvement qu’elle représente à cette épreuve. La désignation d’Eva JOLY devenue écologiste pour les besoins de la cause, au lieu de Nicolas HULOT considéré trop écologiste et trop populaire, a eu  pour but d’obtenir à la fois  une entente pérenne sur des postes de députés, mais aussi de ne pas nuire au candidat du Parti socialiste, par un score trop élevé.

 

Mais ce que personne n’avait prévu, c’est  l’effet de la candidature MELENCHON.

 

Les écolos qui s’égayent au gré des scrutins sur des partis gauchistes ou/et  écologistes, et selon les hypothèses plus vers les uns ou les autres, se sont reportés en masse sur le candidat  MELENCHON qui par sa détermination, son discours sans concession apparente, sa dialectique, sa rhétorique, réunit  tout ce qui séduit les adeptes de la gauche extrême et que leurs autres partis, avec des candidats d’une grande médiocrité, ne sont pas en mesure de leur apporter.

 

Mais cette fois-ci il y a danger. Il y a même un danger très sérieux pour le parti écologiste qui risque de ne pas voir revenir ses électeurs, pour les scrutins « gratifiants », ayant trouvé avec MELENCHON, un leader doté d’un talent hors du commun, dont ils rêvaient depuis bien longtemps,  et qui en outre leur apportera avec le seul Front de gauche, à la fois l’ivresse de la Révolution, qu’il appelle citoyenne, et le réalisme qui génèrera élus et postes en grand nombre, avec un jour et pourquoi pas…le grand soir...

 

MELENCHON le 2 en 1 de la politique. Il est un peu comme ces produits pour machine à laver qui lavent et adoucissent le linge ou la vaisselle avec un seul produit. C’est incontestablement un progrès et il est rare que le client revienne en arrière.

 

Les écologistes risquent de payer cher leurs incroyables jeux politiques, leurs stratégies alambiquées, leurs manigances,  auxquels eux-mêmes finissaient par ne plus rien comprendre, avec cette fois ci en apothéose, la candidature absurde, pour ne pas dire ridicule, d’Eva JOLY à l’élection présidentielle.

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