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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 07:55

 

A l’heure où il n’y a pas de jour où l’on ne s’interroge sur la place des français issus de l’immigration dans la société française et où la bataille pour les présidentielles y est devenue permanente, une question vient à l’esprit : y a-t-il en France, à terme prévisible, une probabilité d’élire, un Président « issu de la diversité » ?  

 

Les français ont accueilli l’élection puis la réélection de Barak OBAMA, dans un enthousiasme quasi unanime. Le fait qu’il soit métis a indiscutablement été l’élément déterminant de cette ferveur.

 

Mais paradoxe bien français, la France quant à elle ne paraît pas prête à passer le pas.

 

Les élections législatives des 10 et 17 juin 2012 le confirment. Le calcul est simple. La diversité représente 12% de la population, si l’on avait voulu que la diversité soit représentée selon son importance, il aurait fallu que 69 députés puissent se prévaloir de cette appellation.

 

Or malgré un effort sans précédent, assumé par le Parti socialiste, seuls 3,3% des candidats à la députation en sont issus et en définitive, seuls 7 d’entre eux ont fait leur entrée au Palais Bourbon, soit 1% de la représentation nationale. Et le chiffre de 7 aurait pu encore être divisé par trois sans la ferme volonté du parti socialiste (le plus souvent contre l’avis de ses militants et de ses cadres), de placer des candidats dans une dizaine de circonscriptions qui lui étaient « acquises ».

 

Et si l’on regarde maintenant à droite où cette volonté n’a pas existé, on constate que Rama YADE, l’égérie de la diversité, la « chouchoute des médias », la reine des sondages,  a été éliminée dès le premier tour des législatives. De même que  des têtes d’affiche comme Fadela AMARA, Nora BERA, Jeannette BOUGRAD et même la pétulante Rachida DATI, la star des magazines, sont restées sur le bord de la route, à raison de l’absence même d’investiture pour la plupart.

 

Le Front de gauche, malgré un engagement pour le moins très fort dans ce domaine, n’a proposé aucune circonscription « gagnable » à l’une ou l’un de ses militants issus de la diversité, quant à EELV, il s’est contenté d’investir Leila BENCHARIF dans la 4e circonscription de la Loire, qui a été battue par son adversaire UMP...

 

Et l’on ne voit pas à l’heure actuelle de personnalité politique susceptible, ne serait-ce que d’être citée, pour une nomination à Matignon ou à l’une des présidences du parlement. Un Malek BOUTIH pétri de talent et d’intelligence, aurait pu être au moins pressenti pour le perchoir de l’Assemblée Nationale. Quant au Sénat il peut seulement s’enorgueillir de la parenthèse Gaston MONERVILLE dans les années 50-60. On est bien loin d’un « président OBAMA » pour la France.

 

Les causes de cette réticence ? L’une d’entre elles est certainement la confusion souvent faite, dans une  France profondément laïque, entre diversité et islam. Promouvoir la diversité au plus haut niveau sera certainement le meilleur moyen de « laïciser » la diversité aux yeux de l’opinion et de favoriser de la sorte, « à la base », une intégration qui demeure encore globalement en situation d’échec.

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