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19 juin 2012 2 19 /06 /juin /2012 18:01

 

La diversité représenterait 12% de la population. Tout le monde s’accorde pour dire que cette proportion ne se retrouve pas dans les institutions de la République.

 

Les élections législatives des 10 et 17 juin le confirment. Malgré un effort sans précédent, seuls 3,3% de candidats à la députation sont issus de cette catégorie sociale.

 

En définitive ils ne seront que 7 à accéder au Palais Bourbon, soit 1% de la représentation nationale.

 

Si l’on avait voulu que la diversité soit représentée selon son importance, il aurait fallu que 69 députés puissent se prévaloir de cette appellation, nous sommes loin du compte.     

 

Mais les choses ne sont pas si simples. Ce chiffre de 7 qui peut apparaître dérisoire aurait pu être divisé par trois sans la ferme volonté du parti socialiste.

 

Même Rama Yade, l’égérie de la diversité, la « chouchoute des médias », la reine des sondages,  a été éliminée au premier tour des législatives. L’investiture du parti radical s’étant révélée un peu juste.

 

De même que  les Fadela Amara, Nora Bera, Jeannette Bougrad et Rachida Dati, après avoir été promues par l’ex majorité présidentielle au rang de vedettes de premier plan de la politique française, resteront sur le bord de la route. L’UMP ne leur a pas proposé d’investitures, susceptibles de leur permettre de devenir députées.

 

C’est là toute l’ambiguïté de l’UMP, qui en est restée dans ce domaine à un pur affichage, alors même, ainsi que l’a souligné  Dogad Dogui, président de France Diversité, « qu’il aurait fallu être costaud dans les derniers temps pour porter le discours de Sarkozy quand on est noir ou arabe ».

 

Le Front de gauche, malgré un engagement très fort dans ce domaine, n’a proposé aucune circonscription « gagnable » à l’une ou l’un de ses militants issus de la diversité. Quant à EELV, il a investi Léla Bencharif dans la 4e circonscription de la Loire, qui a été battue par son adversaire UMP.

 

Seul le parti socialiste a placé dans une dizaine de circonscriptions qui leurs sont en principe acquises, des candidats de la diversité.

 

7 députés ont ainsi été élus, militants engagés depuis fort longtemps dans la vie politique, leurs candidatures sont parfaitement légitimes.

 

Il s’agit de Seybah Dagoma (Paris), d’origine tchadienne, de Razzy Hammadi (Montreuil-Bagnolet), Malek Boutih (Morsang, Essonne), Kheira Bouziane (Chenôve-Dijon), Chaynesse Khirouni (Nancy), Kader Arif (Haute-Garonne), d’origine algérienne par leur  naissance ou/et  par leurs parents. Enfin, Pouria Amirshahidu d’origine iranienne remporte la 9ème circonscription des Français à l’étranger du Magreb-Afrique de l’Ouest.  

 

Les choses ne se sont pas faites simplement. Christophe Borgel secrétaire national aux élections au parti socialiste, a reconnu qu’il a fallu parfois « taper sur la table » pour obtenir ce résultat. 

 

La volonté politique d’intégrer des communautés par la promotion  de leurs  représentants dans les institutions, parce qu’ils ne peuvent y accéder  « normalement », est  le signe d’un échec.

 

Echec, car cette promotion a comme fondement un critère racial. Elle procède de ce que l’on appelle la discrimination positive, l’idée étant de compenser une injustice par une autre injustice.

 

Cela n’empêche pas de se féliciter d’une telle mesure qui ne pouvait être plus différée. Mais  elle ne peut être que provisoire, sauf à donner le sentiment, aux autres citoyens ou à d’autres communautés sociales ou économiques de l’existence d’une situation de favoritisme à leur détriment.

 

Si l’on y prend garde, l’idée même de diversité est, dans une certaine mesure, de nature à faire reculer un peu plus la perception que les citoyens ont à l’égard de ceux que l’on cantonne et qui parfois se cantonnent dans leurs origines.  

 

L’introduction de représentants de communautés discriminées au plus haut niveau des institutions de la République ne doit donc être qu’un moyen parmi d’autres pour faire reculer les conséquences négatives de cette diversité.

 

Le plus important de ces moyens passe par les intéressés eux-mêmes. Le communautarisme rend difficile toute intégration, y compris vis-à-vis des autres membres de la diversité qui lui sont totalement étranger.

 

La première obligation citoyenne est le vote. Les plus forts taux d’abstention électoraux se trouvent dans les quartiers où justement la diversité est importante. La seconde est d’acceptée les institutions de la République. Il n’est pas admissible que les incidents ou accidents qui ont lieu dans certaines banlieues ne trouvent comme réaction que de véritables émeutes, avant même que ne soient connues les faits et les mesures prises.

 

Sans qu’il soit question pour eux de renier leurs origine qui sera toujours leur bien le plus précieux, les députés issus de la diversité, devront gommer leur diversité et apparaître comme des députés de la nation et non d’une communauté. L’erreur serait de constituer au sein du parlement un groupe de la diversité.

 

Lors de la dernière législature, il n’y avait aucun représentant de la diversité à l’Assemblée Nationale. Mme Pau Langevin fréquemment citée, issue de l’Outre Mer ne pouvant être considérée comme telle. On est donc passé de 0 à 7.

 

C’est un premier pas. Le but étant, selon Christophe Borgel, qu’avec le temps les choses puissent se faire naturellement.

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