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2 octobre 2011 7 02 /10 /octobre /2011 20:00

Le prince Jean Loup s’en est allé !

Ecarté de la Cour pour bouderie réitérée, il en conçut bien du ressentiment et on lui prêta  le lourd dessein de vouloir s’en aller guerroyer sur les terres du Roy de France, en vue de lui ravir son trône. Il s’en défendait vaillamment, et  lorsqu’on le questionna, il assura qu’ayant juré fidélité à son souverain il ne s’en dédierait point. Il se murmurait pourtant dans les seigneuries et les abbayes d’alentour que Jean loup de Valenciennes, surnommé ainsi car connu comme loup blanc, s’était fait ravir, à la suite de moult tromperies et embrouilles, la place de grand connétable, pourtant promise par Nicolas  l’Intrépide. Il se murmurait aussi, mais beaucoup plus bas encore, qu’il  n’en décolérait point et n’hésitait plus, par la même, à exprimer en aparté son désaccord avec l’impôt qui écrasait les gueux, pendant que les seigneurs en étaient exempts.

 

Le projet était hardi, l’idée généreuse et somme toute assez juste, pourtant il ne se trouva que quelques chevaliers errants pour le suivre : Jean-Marie le Preux, et ne fallait-il pas l’être pour se lancer dans pareille aventure ; les frères Hervé qui selon de mauvaises langues ne l’étaient point et une jeune femme de couleur, ancienne esclave à ce qu’elle se plaisait à raconter elle-même sur les places et marchés, ce qui la rendit un temps populaire auprès du petit peuple des bourgs et des villages. Pourvu d’un pareil équipage, Jean loup fourbissait ses armes, partout où il passait, mais sans jamais les brandir. Des savants furent alors requis pour réfléchir sur son stratagème, Sire Alain et Sire Eric furent dépêchés dans ses environs et bien que d’idées fort opposées, ils s’accordèrent pour n’y voir que forfanterie, hâblerie et fanfaronnades de nul intérêt. L’Intrépide favorisa leur avis au détriment de celui de ses conseillers et des médisants.

 

Il fut vrai que si certains à la Cour le disaient ambitieux, tous le désignaient comme  maniganceur, mais trop poltron pour se risquer à pareille aventure. Maniganceur il le fut sans le moindre conteste, seul lui avait pu pendant huit années entières se maintenir au conseil du Roi, tant de Jaques I, que de Jaques II, que de Nicolas I, avec des chanceliers d’humeurs aussi divergentes que Jean-Pierre le Gros, Dominique le Bellâtre, et  François l’Ombrageux qui pourtant ne le portaient pas dans son cœur. Il adhéra au parti du roi puis s’en exclut lui-même suivant en cela l’exemple du Bellâtre. Bref, il  intriguait son monde, étant lui-même intrigant, mais il en resta à l’intrigue. Jamais il ne se décida  à provoquer son Roy sur le Mont Elysée comme le voulait la coutume. Il disparut un soir d'octobre 1011 et ne demeura plus que dans quelques comptines qui le long de Seine, firent l’affaire des amuseurs publics et des libraires, dont la plus fameuse fut : « Tra  la la si vous saviez, le prince Jean Loup s’en est allé… » gpancrazi.over-blog.com/      

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commentaires

K
<br /> cher maître, vous m'avez impressionné par le choix des môts. Bien dit.<br /> <br /> <br />
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